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Réponse de Berton

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— C’est arrivé en premier à Gibarian. Enfermé dans sa<br />

cabine, il ne nous parlait plus qu’à travers la porte. Et nous, tu<br />

te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ce que nous avons pensé ?<br />

Je gardai le silence.<br />

— Évi<strong>de</strong>mment, nous avons pensé qu’il était <strong>de</strong>venu fou. À<br />

travers la porte, il a lâché quelque chose – pas tout. Tu te<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s peut-être pourquoi il ne nous a pas dit qu’il y avait<br />

quelqu’un chez lui ? Oh, suum cuique ! Mais c’était un vrai<br />

savant. Il nous a priés <strong>de</strong> lui laisser sa chance.<br />

— Quelle chance ?<br />

— Il s’efforçait sans doute <strong>de</strong> résoudre le problème, d’en<br />

venir à bout, <strong>de</strong> le classer. Il travaillait la nuit. Tu sais ce qu’il<br />

faisait ? Tu le sais sûrement !<br />

— Ces calculs, dans le tiroir <strong>de</strong> la cabine radio… c’est lui ?<br />

— Oui.<br />

— Ça a duré combien <strong>de</strong> temps ?<br />

— La visite ? Une semaine, à peu près… Nous pensions qu’il<br />

avait <strong>de</strong>s hallucinations, <strong>de</strong>s troubles moteur. Je lui ai donné <strong>de</strong><br />

la scopolamine.<br />

— Comment… à lui ?<br />

— Oui. Il l’a prise, mais pas pour lui. Il a tenté l’expérience<br />

sur quelqu’un d’autre. Voilà.<br />

— Et vous ?<br />

— Nous ? Le troisième jour, nous avions décidé d’entrer,<br />

d’enfoncer la porte, s’il n’y avait pas moyen <strong>de</strong> faire autrement,<br />

<strong>de</strong> bousculer sa dignité et <strong>de</strong> le guérir.<br />

— Ah…<br />

— Oui.<br />

— Et alors, dans cette armoire…<br />

— Oui mon garçon, oui. Mais entre-temps nous avions nous<br />

aussi reçu <strong>de</strong>s visiteurs. Nous ne pouvions plus nous occuper <strong>de</strong><br />

lui, l’informer <strong>de</strong> ce qui se passait. Maintenant, c’est… c’est<br />

<strong>de</strong>venu une routine.<br />

Il avait parlé si bas, que je <strong>de</strong>vinai les <strong>de</strong>rniers mots plutôt<br />

que je ne les entendis.<br />

Je m’écriai :<br />

— Je ne comprends pas ! Si vous écoutiez à sa porte, vous<br />

avez dû entendre <strong>de</strong>ux voix…<br />

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