L'ARTT RELIGIONN

HOO L'ART PALÉOLITHIQUE
less animaux qui leur fournissaient leur nourriture. La
représentationn figurée de ces animaux était un moyen d'en
favoriserr la reproduction, de les attirer et de les retenir
danss le voisinage, d'en faciliter la chasse. En résumé,
l'expressionn « magie de l'art » doit, pour cette époque, être
prisee à la lettre, de sorte que les artistes étaient à proprementt
parler des sorciers. « II y aurait beaucoup d'exagération,,
conclut M. Reinach, à prétendre que la magie est
laa source unique de l'art, à nier la part de l'instinct d'imitation,,
de celui de la parure, du besoin social d'exprimer et
dee communiquer sa pensée; mais... (les faits) semblent
démontrerr que le grand essor de l'art à l'âge du Renne est
liéé au développement de la magie. » II convient, à notre
avis,, en conservant l'essentiel de cette thèse, de la restreindree
à ses limites légitimes en discutant la valeur très
inégalee en fait et en droit des arguments invoqués en sa
faveur..
Unee première série d'arguments allégués à l'appui du rôle
magiquee des œuvres d'art paléolithiques s'appuient sur les
caractèress des régions où ont été tracées nombre de figures
pariétales.. Nous examinerons d'abord l'obscurité de ces
régions,, que l'on envisage d'ordinaire en même temps que
leurr éloignement par rapport à l'entrée, mais qu'il y a lieu
d'enn distinguer, car si l'éloignement de l'entrée entraîne
d'ordinairee l'obscurité, il y a des exceptions. En effet, la
lumièree du jour peut pénétrer non seulement par l'entrée,
maiss aussi par des fissures des parois ou du plafond, comme
celaa a pu être le cas à La Mouthe(i). Inversement, certaines
régionss voisines de l'entrée, par exemple le grand plafond
d'Altamiraa (2), étaient à peine éclairées. Quoi qu'il en soit,
l'obscuritéé des lieux où se trouvent les figures implique,
dit-on,, qu'elles n'avaient pas un caractère décoratif (nous
dirionss plus généralement purement esthétique ou désintéressé),,
puisqu'elles ne pouvaient pas être vues. Mais c'est
(I)) CAPITAN. Bull. Soc. d'Anthropol., 1897, p. 488.
(i)(i) Allamira, p. 2.