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LELE CULTE DES MORTS 195<br />
directementt utilitaire des survivants que par l'intérêt du<br />
défunt.. Il ne semble rester qu'une hypothèse, à savoir<br />
qu'elless aient eu pour objet de pourvoir de la façon la plus<br />
avantag-eusee pour les survivants aux relations que conservaientt<br />
avec eux les défunts ou leurs esprits.<br />
Ill reste extrêmement difficile de se prononcer sur les dispositionss<br />
prêtées à ces esprits. Se proposait-on simplement<br />
dee ne pas irriter des puissances sans mauvaises dispositions<br />
antérieuress en leur accordant des égards auxquels elles estimaientt<br />
avoir droit, ou voulait-on soit apaiser par des<br />
marquess de respect des puissances foncièrement malfaisantes,,<br />
soit les mettre matériellement hors d'état de nuire?<br />
Ill est bien difficile de choisir entre ces diverses conceptions,<br />
quii d'ailleurs se confondaient peut-être plus ou moins dans<br />
l'espritt des Paléolithiques, car l'ethnographie comparée nous<br />
présentee des conceptions différentes et même opposées,<br />
parfoiss juxtaposées dans un même milieu.<br />
Assurément,, dans des croyances qui subsistent jusque<br />
danss nos civilisations actuelles, les « revenants y, viennent<br />
exercerr des vengeances ou réclamer des soins posthumes<br />
dontt on ne s'était pas acquitté envers eux, et nous avons<br />
peinee à croire que la mort ait pu subitement modifier du tout<br />
auu tout les dispositions que les défunts avaient pendant leur<br />
viee pour leurs parents ou leurs amis : chez nous, les vivants<br />
prientt pour les morts et les morts pour les vivants. Mais il<br />
fautt se garder de transférer d'office nos propres conceptions<br />
auxx primitifs, et_, en se plaçant à leur point de vue, on comprendd<br />
sans peine que, selon eux, les morts, par le seul fait<br />
qu'ilss sont morts, prennent une attitude hostile envers les<br />
vivants,, même aimés pendant leur vie. D'une manière générale,,<br />
pour les primitifs, la mort comme la maladie est le<br />
résultatt d'une opération mag-ique, et les décès que nous<br />
considéronss comme produits par une cause naturelle sont<br />
attribuéss par eux à un acte de sorcellerie dont ils cherchent<br />
parr des procédés variés à découvrir les auteurs. Cela étant,<br />
onn comprend que les morts soient considérés comme ayant