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LELE CULTE DES MORTS 193<br />
parr quels sentiments elles étaient inspirées et quelle conceptionn<br />
se faisaient de la mort les Hommes de ces âges lointains.<br />
Less soins rendus aux cadavres, dont la matérialité est<br />
établie,, s'adressent à un être qui n'a plus d'existence terrestree<br />
et impliquent par suite la croyance que le défunt<br />
conservee après sa mort une certaine existence. Cette vie<br />
posthumee paraît avoir été conçue comme semblable à la<br />
viee terrestre, soumise aux mêmes besoins auxquels il devait<br />
êtree pourvu par les mêmes procédés. Par là s'expliquent les<br />
paruress laissées aux morts, les mobiliers funéraires et, dans<br />
certainss cas, les provisions alimentaires (quartiers de<br />
venaisonn à la Chapelle-aux-Saints, monceau de Trochus<br />
accompag-nantt le squelette féminin de la grotte des Enfants).<br />
Onn a parfois tiré de l'attitude repliée ou ramassée (on<br />
devraitt bien renoncer à l'expression « attitude accroupie »,<br />
quii est tout à fait impropre pour des corps placés horizontalement))<br />
constatée pour divers cadavres des conclusions<br />
selonn nous abusives. Il est certain que la posture « en chien<br />
dee fusil » ressemble objectivement à celle du sommeil, surtoutt<br />
chez les primitifs; mais quand bien même elle aurait<br />
étéé donnée au cadavre pour symboliser l'analogie de la mort<br />
avecc le sommeil, cela ne nous apprendrait en rien si le<br />
sommeill mortel était considéré comme définitif ou simple<br />
mentt provisoire, suivi d'un réveil posthume. La disposition<br />
ramasséee a été également rapprochée de l'attitude du fœtus<br />
danss la vie intra-utérine, et l'on a voulu en conclure que la<br />
mortt était considérée comme la période initiale d'une vie<br />
nouvelle,, qui se préparait dans le sein de la « mère terre » (i).<br />
Maiss c'est là une conclusion arbitraire : il est très aventuré<br />
ett dans divers cas certainement erroné d'attribuer aux primitifss<br />
les connaissances sur l'attitude fœtale qui, en fait,<br />
mêmee dans notre civilisation occidentale, sont d'acquisition<br />
relativementt récente (2).<br />
Pourr les sentiments qui dictaient les soins donnés aux<br />
(1)) A. DIETEIUCH, Mutter Erde, Ein Versuch iiber Volksreligion, Leipzig, 1905.<br />
(8)) Cf. PLOSS-BARTELS, Das Weib, 8' édit., 1905, t. I, p. 824-831.