L'ARTT RELIGIONN

1500 L'ART PALÉOLITHIQUE
Less mains obtenues par l'un ou l'autre de ces deux procédéss
ne paraissent pouvoir s'expliquer que par l'imitation
volontairee d'empreintes produites accidentellement sur la
terree molle. Nous avons bien là un exemple de fait incontestablee
de la reproduction intentionnelle d'une image obtenue
parr hasard.
Less images aurignaciennes de mains en couleur prouvent
que,, dès ce moment, l'Homme avait conscience de sa faculté
créatricee d'images, au moins pour l'image de sa main.
Dess faits établissent qu'il ne s'en est pas tenu là, et qu'il
aa cherché à étendre le procédé du patron à la production
d'autress images. Les explorateurs de Gargas ont relevé
surr les parois de celte caverne « une petite main potelée,
avecc le poignet, d'un enfant en bas âge; des doigts isolés,
nee provenant pas d'une main déteinte, quelquefois le
poucee ; le long d'une saillie, dans le recoin où furent observéess
les premières mains, une série de cinq doigts sont ainsi
juxtaposéss comme en guirlande décorative. Non loin de là se
trouvee une empreinte [c'est-à-dire un dessin au patron^ faite
dee l'assemblage du pouce et de l'index des deux mains
droitee et gauche— Une autre silhouette cernée de rouge
rappellee celle qu'on obtiendrait avec la tête d'un humérus
ouu d'un tibia » (i). Ces différents exemples de Gargas
correspondentt à autant de tentatives pour obtenir avec le
procédéé du patron, inauguré avec la main entière, des
figuress plus variées.
C'estt par la même intention que s'expliquerait, selon
nous,, la curieuse particularité que présentent un grand
nombree des mains au palron de cette même grotte. Un, plusieurss
ou même tous les doigts sont privés des deux phalangeslanges
terminales (fig. 118). Ces figures sont généralement
considéréess comme résultant de l'emploi comme patron
dd une main mutilée. Pour des raisons qui seront développées
pluss loin (2), il nous semble beaucoup plus vraisemblable
(1)) GARTAILHAC et BREUIL, VA., t. XXI, 1910 p 135
(2)) Cf. ci-dessous, p. 222-220.