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1666 L'ART PALÉOLITHIQUE<br />
remonterr aux débuis de l'Aurignacien, c'est-à-dire au moment<br />
dee l'apparition de l'art figuré. Je serais porté à considérer<br />
commee des cas d'utilisation figurée de surfaces rocheuses,<br />
oùù les additions artificielles sont réduites au minimum, certainss<br />
pendentifs, franges rocheuses et reliefs naturels de<br />
Castilloo et de Pindal marqués de taches rouges (i) ; les<br />
alignementss de taches au bord des accidents pourraient<br />
simulerr une crinière, et en outre une tache isolée semble correspondree<br />
à un œil dans deux spécimens où je verrais, sous<br />
unee forme extraordinairement grossière, l'équivalent de la<br />
têtee de Cheval rouge de Niaux (fig. 97). D'autres exemples<br />
sontt plus incontestables. Sur la frise tombée d'Altamira, à<br />
côtéé de courbes parallèles qui sont la reproduction gravée des<br />
tracéss digitaux à plusieurs doigts, la ligne verticale figurant<br />
lee front d'une tête de quadrupède (Cheval ou Biche ?) grossièrementt<br />
gravée suit un angle rocheux ffig. 89). La Croze à<br />
Gontran,, qui remonte à l'Aurignacien ancien et qui nous a<br />
déjàà fourni des spécimens des différents moments de la genèse<br />
dee l'art figuré, présente deux gravures de Chevaux dont la<br />
têtee est faite, partiellement dans l'un, totalement dans l'autre,<br />
parr un accident rocheux (2). Il nous semble donc légitime de<br />
considérerr comme l'une des sources de l'art figuré, chez<br />
l'hommee paléolithique comme chez l'enfant de nos jours,<br />
l'accentuationn volontaire d'une ressemblance aperçue dans<br />
dess accidents naturels.<br />
Peut-êtree même cette utilisation artistique de lusus naturae<br />
a-t-ellee commencé à une époque encore plus reculée que<br />
l'Aurignacien,, dès le Paléolithique inférieur. Divers préhistoriens,,<br />
reprenant une idée déjà soutenue par Boucher de<br />
Perthes,, ont considéré comme des « pierres-figures » certainss<br />
cailloux, généralement rognons de silex, qui présententt<br />
avec des êtres réels une certaine ressemblance globale<br />
ett dans lesquels cette ressemblance naturelle serait accentuéee<br />
par des retouches qui leur semblent intentionnelles.<br />
(1)) Cav. caniabr., fig. 64 (Pindal) et 112 {Castillo) (Manquent dans Rép.).<br />
(2)) Revue anthropologique, t. XXIV, 1914, p. 277 et fig. 2 et 3.