L'ARTT RELIGIONN

1922 LA RELIGION PALÉOLITHIQUE
unn rite relatif à des ossements. Peut-être toutefois est-il
légèrementt abusif de parler d'un rite funéraire, chaque
individuu n'étant représenté que par un ou deux petits os. On
songeraitt plutôt à une cachette d'amulettes; et peut-être
est-cee de la même façon qu'il faudrait interpréter les nombreusess
trouvailles d'ossements isolés, qui sont le plus souventt
des mandibules ou des crânes. Une mention spéciale
estt due aux crânes de la grotte du Placard (Solutréen supérieurr
et Magdalénien ancien), qui portent des traces manifestess
de décharnement intentionnel et que des retouches
incontestabless ont transformés en coupes (i).
Danss d'autres cas, qu'il est d'ailleurs assez malaisé de
séparerr des précédents par une limite précise, il semble y
avoirr eu réellement pratique funéraire. Dans la même grotte
duu Placard, un crâne de femme entier (Magdalénien ancien),
avecc son maxillaire, était placé sur un rocher, entouré de
1700 coquilles d'espèces diverses, percées ou non (2). Au
Pechh de l'Aze (Sarlat), un crâne d'enfant de 5 à 6 ans (moustiérien))
était entouré d'ossements animaux brisés intentionnellementt
(Dos, Cerf, Cheval, Renne peu abondant), de
dentss et de nombreux racloirs et pointes bien retouchés (3).
Unn squelette (moustiérien) aux membres inférieurs repliés,
trouvéé en 1921 dans une fosse à la Ferrassie, avait son crâne
privéé de face et de mâchoires placé à 1 m. 20 du corps (4)-
Cess divers faits et d'autres moins nets donnent à penser que
l'ensevelissementt (dans un sens très large) n'a pas été
l'uniquee traitement appliqué par les paléolithiques à leurs
morts;; en particulier, il semble y avoir eu inhumation ou
expositionn de cadavres incomplets ou mutilés ou de parties
restreintess du corps.
Unee fois établies l'existence et, dans une certaine mesure,
less modalités des pratiques funéraires, on peut se demander
(1)) BREIIIL et OBERMAIER, L'A., t. XX, 1900, p 523 sa
(!)/6id2111
( ) , p 2 1 1 ..
(3)) CAI'ITAN et PBÏRONY, Bull. Soc. anlhropol. de Paris, 1910, p. 48.
(4)) CAPITAN et PEYRONY, Revue anlhropol., t. XXXI, 1921, p. 382-388.