L'ARTT RELIGIONN

LALA RELIGION El" LA MAGIE 221
contreditt d y voir un sorcier dans l'exercice de ses fonctions.
Enn résumé, si l'on cherche à réduire au minimum la part
d'impressionss subjectives qu'il n'est jamais possible d'éliminerr
entièrement, il nous semble qu'une critique attentive
doitt hésiter à faire état des figures autres que celle de la
grottee des Trois Frères, mais qu'inversement ce serait
pousserr la prudence jusqu'à la timidité que de refuser une
valeurr démonstrative à celle-ci, qui constitue un document
capitall et à notre avis décisif en faveur de l'existence de
dansess magiques à l'époque magdalénienne.
L'inventeurr de cette figure a invoqué à l'appui des danses
paléolithiquess une autre de ses découvertes, qui ne se rapportee
plus à l'art figuré. Dans une petite salle de la grotte
duu Tue d'Audoubert, située quelques mètres en avant de
cellee où se trouvent les Bisons sculptés en argile, et où les
hommess paléolithiques ont extrait de la terre et même laissé
dee petits boudins sans doute destinés à l'exécution de ces
images,, il a relevé sur le sol, parmi un lacis de courbes
incompréhensibles,, des empreintes de pieds nus, tellement
nettess que l'on y distingue les callosités de la peau. Or, ces
empreintess correspondent exclusivement à des talons ; on
n'aa remarqué à cet endroit ni pied complet, ni empreintes
d'orteils,, alors que des empreintes de pieds entiers et
notammentt d'orteils se voient dans une autre salle des
partiess profondes de la grotte, à côté des ossements de
cadavress d'Ours. Selon le comte Begouen, ce fait pourrait
s'expliquerr par quelque cérémonie dont les exécutants
auraientt marché selon un rite déterminé, comme cela se
constatee chez certaines peuplades africaines et australienness
(i).
Cettee interprétation nous semble extrêmement aventurée.
Lee sol étant très uni et les empreintes très nettes, il n'y en a
jamaiss eu d'autres que la quarantaine qu'on a relevées, et
mêmee en admettant qu'elles aient été laissées par un seul
(1)) Comte BEGOUEN, C. B. de l'Acad. des Iriser., 1912, p. 537; M., t. XXIII,
1912,, p. 659-663.