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Anatomie d'un "quartier de gares" : recompositions ... - Urbamet

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sécurisation <strong>de</strong> Transpole et intervient dans le métro, les bus et les gares. Chaque service a<br />

<strong>de</strong>s modalités d’intervention plus ou moins spécifiques, <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> compétences<br />

définies plus ou moins clairement par <strong>de</strong>s circulaires ou <strong>de</strong>s règlement d’exploitation, du<br />

personnel pour intervenir dont une part croissante <strong>de</strong>puis 1999 d’emplois jeunes (ADS,<br />

ALMS...), « mais on se partage les informations et l’organisation ». A cela s’ajoutent les<br />

agents <strong>de</strong>s différents services <strong>de</strong> police qui interviennent dans les enceintes <strong>de</strong> la gare et du<br />

métro, et plus généralement en centre-ville : ron<strong>de</strong>s d’îlotiers, présence <strong>de</strong> CRS en<br />

sécurisation, sans parler <strong>de</strong>s militaires faisant partie du dispositif Vigipirates. Enfin, il y a<br />

le service <strong>de</strong> sécurité privé propre au centre commercial constitué <strong>de</strong> vigiles. C’est dire que<br />

l’on a affaire, selon l’expression d’une responsable <strong>de</strong> la SNCF à un « lieu <strong>de</strong> haute<br />

surveillance »<br />

Les stratégies <strong>de</strong> ces différents acteurs se chevauchent en partie comme le montre<br />

bien la figure emblématique <strong>de</strong>s « indésirables ». On peut, comme tente <strong>de</strong> le faire cet<br />

adjoint à la ville, repérer trois types <strong>de</strong> stratégies :<br />

Ce qui est indésirable, ce sont les comportements, donc il y a <strong>de</strong>s stratégies vis -à-vis <strong>de</strong>s<br />

comportements. Là, c’est une stratégie à la fois d’observation, repérer les flux, c’est une<br />

stratégie qui va dans les transports en commun, puisqu’il y a <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> médiation qui sont<br />

dans les transports pour éviter l’arrivée sur le lieu, pour que les transports qui permettent<br />

d’arriver sur les lieux soient dissuasifs. Pour d’autres populations plus tranquilles, on va dire,<br />

c’est la stratégie mise en place par Transpole qui est une stratégie à la fois <strong>de</strong> médiation, mais<br />

<strong>de</strong> contrôle aussi, d’encadrement, qui a un côté sécuritaire, pour anticiper <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong><br />

foule, <strong>de</strong>s comportements bruyants, qui pourraient faire fuir une population plus tranquille. Et<br />

puis sur le site, il y a une stratégie <strong>de</strong> sécurité qui est mise en place par Euralille, avec aussi <strong>de</strong>s<br />

interventions policières traditionnelles, qui ne sont pas <strong>de</strong> la sécurité privée, mais qui sont <strong>de</strong> la<br />

sécurité publique, quand cela est nécessaire.<br />

Le travail en partenariat et une approche sur l’ensemble du site apparaissent comme<br />

un impératif afin d’éviter un phénomène bien connu <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>s “problèmes“. Les<br />

partenaires en question se ren<strong>de</strong>nt bien compte qu’en agissant chacun <strong>de</strong> leur côté, ils se<br />

renvoient les différents problèmes sans y apporter <strong>de</strong> solutions. L’objectif, c’est donc<br />

d’occuper le terrain le plus possible. Ce faisant ils s’accor<strong>de</strong>nt sur la représentation du site<br />

comme « lieu <strong>de</strong> passage » ou « zone <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> flux ».<br />

Ce qui distingue ces acteurs, ce n’est pas seulement la répartition du territoire, cette<br />

gradation <strong>de</strong>s espaces publics aux zones privatisées sur laquelle on reviendra, ce sont les<br />

types d’intervention. En effet, lorsqu’il y a un fait délinquant, il appartient à la police<br />

d’intervenir, suite éventuellement à un signalement <strong>de</strong>s exploitants ou <strong>de</strong>s vigiles du centre<br />

commercial. Tel est son domaine <strong>de</strong> compétences propres. La difficulté pour ces <strong>de</strong>rniers<br />

est lorsqu’il y a ce qu’ils appellent un “fait d’insécurité“. Leur mission est alors <strong>de</strong><br />

« maintenir un sentiment <strong>de</strong> sécurité » par une présence dissuasive. Mais la marge d’action<br />

<strong>de</strong>s exploitants est limitée, en particulier à l’égard <strong>de</strong>s marginaux qui squattent le domaine<br />

public <strong>de</strong> la gare (la salle <strong>de</strong>s pas perdus <strong>de</strong> Lille-Flandres par exemple) et autres usagers<br />

du lieu :<br />

On essaie d’éviter les conflits, ça c’est certain, mais je veux dire que ça c’est plus un<br />

phénomène <strong>de</strong> ... c’est presque un phénomène <strong>de</strong> société, je veux dire qu’on a <strong>de</strong>s difficultés à<br />

régler ce type <strong>de</strong> problèmes, mais on ne peut y faire grand chose tant qu’il n’y a pas <strong>de</strong> conflits,<br />

je pense qu’on ne peut pas faire gran<strong>de</strong> chose quoi. (responsable <strong>de</strong>s aménagements <strong>de</strong>s gares<br />

et <strong>de</strong>s concessions commerciales, SNCF)<br />

Le dilemme d’une intervention dans les espaces publics <strong>de</strong>meure. Car les halls <strong>de</strong><br />

gare, par exemple, sont <strong>de</strong>s espaces comparés à la rue. Les limites <strong>de</strong> l’intervention dans ce<br />

contexte sont particulièrement bien décrites par certains acteurs.<br />

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