Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 114/809
Maintenant, découvrez le malade, mademoiselle. »
Découvert, le nouveau corps était encore
emmailloté. Un corset en plastique faisant office
de « poumon d’acier » lui entourait le tronc du
menton au pubis. Les bras et les jambes étaient
attachés et les fixations capitonnées. Des cathéters
étaient en place dans l’anus et l’urètre. Deux
veines étaient en perfusion : l’une pour
l’alimentation, l’autre pour l’analyse permanente
du sang à distance ; quatre autres veines étaient
équipées de canules qui, pour le moment, n’étaient
branchées sur aucun appareil. Il y avait des fils un
peu partout. Le corps qui était à l’intérieur de cet
étrange appareil aurait fait l’admiration de Michel-
Ange, mais cet assemblage de matériel et de
protoplasme ne pouvait sembler beau qu’à un
spécialiste de la réanimation.
Le docteur Hedrick était content de lui. Il sortit
un stylet de sa poche, gratta la plante du pied droit
et obtint la réaction qu’il attendait. Jean Smith ne
broncha pas, comme il était également prévu.
« Docteur Hedrick ? » dit une voix émanant de
la console à la tête du lit.
« Oui.
— Le docteur Feinstein est en train d’opérer.
— Très bien. » Il fit signe à une infirmière de