Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 14/809
Le fauteuil arriva. « Non. Je n’ai pas le temps
de me faire cajoler. Que voulez-vous ? » Il se
redressa. La table de conférence replia ses pieds,
se mit sur la tranche et s’éloigna en glissant pour
disparaître dans une fente du mur.
« Hans, je me suis entouré d’hommes qui ne
m’aiment pas. Parmi eux, pas un béni-oui-oui, pas
un phoque savant. Même Byram, tout
spécialement Byram, n’a eu son job que pour me
contredire et avoir raison… sauf quand il a eu tort.
Et c’est pourquoi il a besoin d’hommes comme
vous au bureau. Mais Parkinson… il fallait que je
l’affronte publiquement, parce qu’il avait demandé
ma démission publiquement. Pourtant, vous avez
raison, Hans, le genre “nanana, c’est bien fait” est
tout à fait enfantin. Il y a vingt ans – dix ans même
– je n’aurais jamais humilié personne. Si un
homme fonctionne par réflexes, au lieu de faire
travailler sa matière grise, l’humilier lui donne
envie de vous rendre la pareille. Et c’est ce qu’il
faut éviter, je le sais. Mais je deviens gâteux, nous
le savons tous. »
Von Ritter ne dit rien. Smith poursuivit :
« Alors, vous restez ?… et vous aidez Byram à tenir
le coup ?
— Heu !… Je reste. Aussi longtemps que vous