Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 698/809
avez vu Délia ? Elle est terrible ! À côté, nous
avons l’air d’une clocharde.)
La mariée portait une robe très simple bleu roi,
opaque, avec un col montant, un voile et des gants
assortis. Sa jupe balayait le tapis rouge et une
longue traîne accompagnait tous ses mouvements.
Elle tenait à la main un bouquet de catleyas
blancs, teints en bleu pour les assortir à sa toilette
(Sœurette ! Qu’est-ce que cette décision de
dernière minute de porter une culotte ? Ça se voit)
(Pas à travers cette robe : elle n’est pas si collante.
La jarretière de la mariée, mon amour, pour la
défloration symbolique.) (Allez ! ne me faites pas
rire, patron.) (Eunice, si vous me gâchez mon
mariage je ne vous parlerai pas de trois jours
entiers.)… (Je n’en ferai rien. Seulement je n’ai
jamais pu considérer la vie que comme une vaste
fumisterie, et mieux vaut rire que pleurer.)
(Oui, chérie. Mais pour l’instant, soyons
sérieuses. Je dois refréner mes larmes.) (Je
pensais que c’étaient les miennes. Mon gros matou
n’a-t-il pas l’air merveilleux ? Je vous ai entendue
demander le Prélude de Lohengrin. C’est encore
plus marrant que la Marche nuptiale de
Mendelssohn… Cela ressemble exactement au
caquètement triomphal de la poule qui vient de
pondre un œuf. Quand ils vont l’attaquer, je vais