Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 229/809
étiez en train d’imaginer.) (Oh ! J’ai appris celle-là
d’une honnête ménagère quand j’étais adolescent.
Une femme tout à fait charmante.) (Hmm ! Faut-il
croire que je serais née trop tard dans un monde
trop vieux ?) (C’est bien ce que j’ai essayé de vous
faire comprendre. Bien ! Et ces instructions, vous
les avez passées ?) (Certainement, patron. M’avezvous
jamais vue oublier quelque chose. Revenons
à notre chaise longue. Je commence à nous sentir
le dos raide.)
Jeanne Eunice refit les dix mètres qui la
séparaient de sa chaise longue sans se rappeler
qu’elle avait enlevé ses mules pour mieux sentir les
pédales du sténo bureau ; le tapis épais lui
caressait la plante des pieds. Elle n’aperçut ses
mules que lorsqu’elle s’assit, en repliant ses
jambes dans la position du lotus, si bizarre, si
élégante et si étonnamment confortable. Cela ne
valait pas la peine de se déplacer pour aller les
rechercher.
Le ronfleur de la porte bourdonna : « C’est moi,
Winnie.
— Entrez, ma chérie. »
L’infirmière obéit. « M. Salomon m’a dit de
vous dire qu’il va venir dans quelques minutes.
Mais il ne pourra rester pour dîner.