Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 441/809
(Mon amour, vous êtes une sentimentale.) (Je
suis une lavette, patron, et vous aussi.) (Nolo
contendere… Quand je pense à Jean et à Eunice –
tous deux réellement morts – s’unissant pour faire
un bébé à Jeanne, je suis toute remuée et ça me
donne envie de pleurer.) (Vaut mieux pas, Jeanne.
La voiture s’arrête, Patron. Combien de temps
faut-il au petit gigoteur pour arriver à
destination ? Je sais qu’un spermatozoïde doit
parcourir plusieurs centimètres pour parvenir à
l’ovule… mais à quelle vitesse nage-t-il ?) (Je n’en
sais absolument rien, ma chérie. Gardons toujours
notre bouchon pendant deux ou trois jours, il faut
donner toutes ses chances à ce petit vaurien.)
(Bien !) (Vous savez comment l’enlever ? Ou bien
faudra-t-il aller revoir le docteur ? Nous ne
voulons pas que Winnie soit au courant de quoi
que ce soit.) (Patron, j’en ai mis et enlevé tant de
fois que je pourrais le faire en dormant. Ne vous
faites pas de souci. J’ai usé plus de pare-bébés en
caoutchouc que la plupart des filles n’ont usé de
paires de chaussures.)
(Vous vous vantez !) (À peine, patron. Je vous
ai dit que j’avais toujours été une fille parée à toute
éventualité. Pendant des années et des années, je
n’ai pas voulu rater une seule occasion. Depuis que
j’étais scoute, sans nichons et encore vierge, j’avais