Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 336/809
d’avoir une idée… et il ne s’agit pas de planaires.
Chacun dispose d’une mémoire qui s’efface et
d’une mémoire permanente ; exactement comme
Betsy… et cette partie permanente, ineffaçable,
c’est le moi qui est ici maintenant que je suis
morte. L’âme ? peut-être. Les mots n’ont pas
d’importance.) (Laissez tomber la philosophie
jusqu’à ce que nous soyons seules toutes deux au
lit cette nuit, Eunice. J’essaie de me débrouiller
avec un homme… et c’est dur.) (Vous pensez que
nous allons être seules au lit cette nuit ? Vous
voulez parier ?) (Je ne sais pas et j’ai peur, au
fond.) (Ne craignez rien. Quand ça arrivera, vous
n’aurez qu’à réciter le Mani Padme et me laisser
prendre les commandes. Quand vous aurez pris la
leçon, vous pourrez piloter toute seule à votre
tour… sauf que je serai toujours là. Savez-vous
quelque chose, patron chéri ? Ce sera encore plus
chouette une fois qu’on aura eu notre ration.)
(Quoi ?) (Eh ! oui chéri, les épanchements d’âme…
ce n’est jamais que le sexe. Je l’ai su pendant
quatorze années… et j’en ai faim et soif.) (Je l’ai su
pendant au moins cinq fois plus longtemps… et j’ai
au moins cinq fois aussi faim que vous.) (Peut-être
bien ; vous êtes une chatte en chaleur, patron.)
Jake finit par répondre : « Jeanne, je ne crois
pas que ce soit faire honneur à la mémoire