Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 281/809
Si elles essaient de m’avoir, je les coincerai en
deux minutes. Tenez, par exemple, Johanna –
celle que vous appelez madame Seward – elle a été
dure à dresser. Le jour de son huitième
anniversaire – le 15 mai 1960, le jour où la
Conférence de Paris, entre Eisenhower et
Khrouchtchev capota – sa mère, ma fille Évelyne,
m’avait invité à la voir manger son gâteau…
Évelyne me colla Johanna sur les genoux et, làdessus,
celle-ci m’inonda.
— Jamais de la vie !
— Mais si, Johanna ! Évelyne se précipita pour
vous prendre et s’excusa en me disant que vous
pissiez au lit et aviez des problèmes. Je ne jurerais
pas que c’était absolument vrai… ma fille mentait
facilement.
— Monsieur le Juge, allez-vous laisser sans
broncher cette… cette personne insulter la
mémoire de ma mère disparue ?
— Madame Seward, votre avocat vous a
prévenue. Si vous n’écoutez pas ses conseils, cette
Cour est très capable de ne vous laisser parler que
lorsqu’elle l’ordonnera. Tenez-la, Alec ! Faites-la
taire comme dans le procès d’Alice au Pays des
Merveilles… c’est à quoi cette audience commence
à ressembler. Elle n’a rien à faire avec la question