Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 76/809
de demain soir, vous aurez la voiture et les gardes
du corps de Jean et vous pourrez toujours les
utiliser pour le shopping… et pour n’importe quoi.
— Bien Monsieur, dit-elle doucement.
— Mais vous vous trompez quand vous dites
que Jean n’a pas longtemps à vivre. Son problème
est qu’il a trop longtemps à vivre.
— Je ne comprends pas.
— Il est piégé, chérie. Il est tombé entre les
griffes des médecins et ils ne le laisseront pas
mourir. Dès qu’il leur a permis l’installation de ce
harnais de survie, il a perdu sa dernière chance.
Avez-vous remarqué qu’on ne lui donne plus de
couteau pour manger ? Pas même de fourchette.
Juste une cuiller en plastique.
— Mais ses mains tremblent tant. Parfois c’est
moi qui le nourris tant il déteste voir les
infirmières tournicoter autour de lui, comme il dit.
— Pensez-y, chérie. Ils ont tout fait pour qu’il
lui soit impossible de faire autrement que vivre.
Une machine, une machine fatiguée qui a toujours
mal. Eunice, cette greffe du cerveau, c’est juste un
moyen pour Jean d’échapper à ses médecins : un
moyen détourné de se suicider.
— Non !
— Si. Ils lui ont enlevé tous les moyens simples,