Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 634/809
Joe, ça fait trois jours qu’elle est là. Je voulais
trouver quelqu’un pour me la lire, mais Joe m’a
fait poser presque sans arrêt et Joe veut choisir les
gens qui lisent les lettres de sa mère.
— Gigi. Jeanne est l’invitée. Pas poli.
— Joe, si je suis une étrangère, je ne finirai pas
ce petit déjeuner et je ne poserai pas. Je vais
rappeler Anton et Fred et rentrer chez moi. »
(Voilà qui est parler, ma grosse.) (Voilà une astuce
bien vulgaire, Eunice. Mais Joe ne doit pas me
traiter d’étrangère.) (Bien sûr que non. Faites la
moue et obligez-le à vous embrasser. Il ne vous a
jamais embrassé autrement que dans le noir.)
Joe dit tout contrit : « Désolé, Jeanne Eunice. »
Jeanne fit la moue : « Il faut l’être. Pour être
pardonné, il faut m’embrasser et dire que je ne
suis pas une étrangère.
— Elle a raison, dit Gigi. Embrasse-la et
réconciliez-vous.
— Au diable ! » dit Joe en se levant et en faisant
le tour de la table pour venir embrasser Eunice.
« Pas étrangère. Maintenant mangeons !
— Oui, Joe, Merci. » (Il peut embrasser mieux
que ça.) (Nous le savons toutes les deux.) « Mais
Joe, je ne lirai pas cette lettre à moins que vous ne
me le demandiez. Gigi, vous m’avez surprise