Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 618/809
analgésiques à haute dose. Il fallait endurer la
douleur. Heureusement, il y avait Eunice, adorable
comme une fleur et charmante comme un chaton,
peinte en sirène, et Joe… voilà la question idiote.
Je crois bien que je n’ai ressenti aucune douleur de
toute la journée tant j’étais occupé à résoudre ce
problème sans y arriver : était-ce un vrai soutiengorge
que portait Eunice, ou bien était-ce
seulement de la peinture en trompe-l’œil ? »
Joe parut hautement satisfait de lui-même :
« Peinture. Vrai trompe-l’œil. » (Patron, je vous
l’avais dit.) (Oui, petit démon vous aussi, vous
fabulez parfois.)
« Réellement, vous m’en avez mis plein la vue.
Je voyais réellement ces coquillages, je pouvais
presque sentir au bout de mes doigts leur rugosité.
Puis Eunice se mettait de profil… et je n’étais plus
aussi sûr. J’ai passé toute cette journée à la
reluquer en essayant que ça ne se remarque pas.
Joe, vous êtes un grand artiste. C’est une honte
que vous préfériez la toile à la peau.
— Pas tout à fait vrai. Adore peindre la peau sur
la toile. Trompe-l’œil toujours. Pas seulement
pour un jour.
— Je vois. Comme là-bas. » Jeanne désigna de
la tête, le chevalet.