Le ravin des tenebre..

Le ravin des ténèbres 261/809
Jeanne Eunice dit : « Eh bien, docteur. Faut-il que
je m’étende sur la table de massage ?
— Non. C’est seulement pour la forme. Je vais
juste vous ausculter. Voulez-vous vous asseoir et
baisser le devant de votre chemise, s’il vous plaît ?
— Bien, docteur. »
Elle ne broncha pas pendant tout le temps qu’il
lui appliqua le stéthoscope, toussa quand il lui dit
de le faire, aspira profondément et soupira aussi
bruyamment qu’on le lui demandait. Une seule
fois, elle dit : « Ouille ! Excusez-moi, je suis
chatouilleuse, et elle ajouta : Quelle indication cela
vous donne-t-il ?
— Je vous palpais pour voir si vous aviez des
ganglions. Là encore c’est pour la forme… bien
qu’il y ait quelque temps que je ne vous ai
examinée. » (Ça vous a fait plaisir, cocotte ?)
(Vous aimez peut-être ça, Eunice ? moi, pas.
J’aime qu’on s’y prenne de façon plus
romanesque.) (Ne cherchez pas à égarer grandmaman,
ça vous a fait plaisir.)
Le médecin s’éloigna et la regarda d’un air
pensif. Jeanne Eunice lui demanda : « Êtes-vous
inquiet, docteur ?
— Votre cas est unique dans les annales. J’en
sais aussi peu que vous à son sujet. Jeanne, quand