Télécharger la version PDF - Spectres du cinéma
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je veux être là<br />
a beaucoup : <strong>du</strong> repris, <strong>du</strong> créé pour... Des territoires qui varient de l’abri à l’horizon, voire les deux, à <strong>la</strong><br />
perte, voire les trois. C’est Racines de Kali en concert dans J’ai pas sommeil ; Basehead dans le même film ;<br />
le riche dialogue avec les Tindersticks au fil de Nénette et Boni, 35 rhums en passant par Vendredi soir ou<br />
L’Intrus (via Dickon Hinchliffe et Stuart Staples) et surtout, peut-être, l’étreinte déchirante – jusqu’à <strong>la</strong><br />
suffocation – de <strong>la</strong> partition de Trouble Every Day. Et quelquefois ce<strong>la</strong> exprime, simplement, de manière<br />
autre : Le Lien défait de Jean-Louis Murat.<br />
« Je sais jamais quand tu viens »…<br />
Continuer aux côtés <strong>du</strong> film, essayer jusqu’au bout. 2<br />
Bien sûr ce travail ne se détacherait pas tant de nombreux films si ses harmonies ne reposaient que sur<br />
les voix, le chant et <strong>la</strong> musique. Mais : les sons… La manière dont Vendredi soir nous renvoie aussi au fait<br />
physique d’être dans une voiture, en ville, repose beaucoup sur le travail minutieux de <strong>la</strong> distribution des<br />
bruits (k<strong>la</strong>xons, pneus, pluie, piétons, vélos, moteurs, motos, cyclistes, talons…), et les allers-retours entre<br />
le fait de les entendre, d’être happé ou de s’y lover, de choisir de les écouter, ou non, surtout plus, et revenir<br />
au souffle intérieur. Ou encore ces p<strong>la</strong>ns rapprochés, depuis le sol ou à hauteur de phares, de voitures<br />
tout ce qu’il y a de plus banales, et qui, par le travail <strong>du</strong> son aussi, dans les crissements, les grognements<br />
et ronflements, nous feraient basculer par f<strong>la</strong>shs vers le documentaire animalier nous révé<strong>la</strong>nt tantôt<br />
un combat, tantôt une parade amoureuse, ou simplement un troupeau dont le guide serait un instinct<br />
mystérieux ou purement grégaire.<br />
Bestiaire… « L’autre corps se rejoue dans le mien »…<br />
« J’ai un peu fatiguée…<br />
- Moi aussi, mademoiselle. Les humains sont des bêtes… »<br />
L’ouverture <strong>du</strong> premier long, Choco<strong>la</strong>t – par ailleurs le seul film qui m’apparaît loin des autres – : un arrêt<br />
sur image ; le ciel et <strong>la</strong> mer en partage ; les vagues, elles, roulent déjà dans nos oreilles ; quelques noms<br />
2 Les ponctuations <strong>du</strong> texte, en italique et à droite, sont donc de petites retranscriptions de <strong>la</strong> bande son de J’ai pas sommeil au fil <strong>du</strong> film.<br />
<strong>Spectres</strong> <strong>du</strong> Cinéma #3 Été 2009<br />
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