Télécharger la version PDF - Spectres du cinéma
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dans une boîte bleue ?<br />
« Comment tu t’appelles ?<br />
- Camille Moisson.<br />
- Camille, c’est un nom de fille. »<br />
Point de vue de flic ? Quand J’ai pas sommeil se dénoue…<br />
C<strong>la</strong>ire… Denis… Qui… Qui d’autre sort à ce point des images ré<strong>du</strong>ites de <strong>la</strong> femme en tout premier<br />
lieu, et de l’homme, allez, presque tout autant, nécessairement… Il y a… Bien sûr, il y en a… Mais en<br />
al<strong>la</strong>nt jusqu’à <strong>la</strong> peau… La peau nue… Il y a… Oui… Des femmes... Un peu… Sur des terrains plus<br />
légers… Ou vraiment… Pour de bon… Peut-être bien Jane Campion… Il faut repenser In The Cut, et<br />
ne pas tourner trop vite <strong>la</strong> partition intime de La Leçon de piano… Et sinon, sinon… Il n’y a peut-être<br />
bien que Cronenberg.<br />
Reposer <strong>la</strong> clé de <strong>la</strong> chambre d’hôtel sur le tableau…<br />
Campion et Cronenberg, ça n’adviendrait que par l’alliance avec des femmes comme Holly Hunter,<br />
mais surtout, pour le coup, puisque ça coincerait d’abord là, ça ne s’ancrerait qu’avec Viggo Mortensen,<br />
Mark Ruffalo, ou Harvey Keitel, en exemples premiers. Deborah Kara Unger… Et autour de Denis,<br />
nous retrouverions bien <strong>du</strong> monde : Richard Courcet, donc. Ou encore : Alex Descas, auquel 35<br />
rhums offre enfin un rôle sur une <strong>du</strong>rée apaisant <strong>la</strong> frustration de ne jamais le voir assez. Des goûts<br />
de libération sont par là ; quelque chose qui me rappelle une amie de <strong>la</strong> réalisatrice, Nan Goldin 4 .<br />
Alors, décidément, une des œuvres les plus singulières des temps présents se créerait ici – quels qu’en<br />
soient les « accomplissements » et les « imperfections » –, dans le <strong>cinéma</strong> français de surcroît.<br />
Fort goût de liberté dans ces films, sur le chemin de C<strong>la</strong>ire Denis, et même dans ses fidélités : ces<br />
partenaires qui permettent cette double quête de <strong>la</strong> restitution des indécidables momentanés et des<br />
indicibles persistants. Quand je sors de 35 rhums, un ami me dit quelque chose comme : « Quand<br />
tu regardes Descas. Tu as l’impression qu’il va faire quelque chose d’incroyable. Que tout peut arriver.<br />
[Conclusion quelques mots plus tard :] Il déchire ! ». Que tout peut arriver. Pas par une attente<br />
exceptionnelle générée. Par : <strong>la</strong> simple préservation des possibles. Béatrice Dalle. Il faudrait les citer<br />
tous. J’y reviendrai.<br />
4 Quelques œuvres de Nan Goldin consultables ici : http://www.artnet.com/Artists/ArtistHomePage.aspx?artist_id=7135&page_tab=Artworks_<br />
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<strong>Spectres</strong> <strong>du</strong> Cinéma #3 Été 2009<br />
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