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avec et sans toi<br />

de Courcet, tandis qu’il évolue dans sa robe, et que ses gestes atteignent une douceur infinie dans leur<br />

caresse de l’air. Quelque chose entre Llorando et Le Lien défait qui <strong>la</strong>isse rêver un instant que le lien en<br />

question peut aussi s’entendre très originellement. Le mythe de l’androgyne rappelé par Oliveira dans Le<br />

Val Abraham ?... Je dis peut-être n’importe quoi. Au pire, ce sont des histoires de boîtes bleues, tout de<br />

même !<br />

Une petite boîte à musique…<br />

La boîte de nuit n’est pas seulement le lieu où l’on danse mais celui où des lumières dansent sur et/ou<br />

avec nous. Lumières si vives ou vivaces qui, sur un même corps parfois immobile (Lavant observant dans<br />

Beau Travail), révèlent tour à tour <strong>la</strong> sensualité, <strong>la</strong> joie, <strong>la</strong> menace, le secret, le vivant et le fantomatique. La<br />

manière d’investir <strong>la</strong> boîte de nuit me semble très différente de celle de James Gray, par exemple, cinéaste<br />

qui y revient aussi beaucoup. La p<strong>la</strong>ce de Gray s’inscrirait davantage parmi ceux qui regardent les danseurs,<br />

ceux qui forment parfois un cercle autour. Parmi eux, beaucoup sans doute danseront, et d’autres non.<br />

Mais <strong>la</strong> danse est perçue comme extérieure. Comme un spectacle. Auquel on est un peu étranger, même en<br />

venant près des corps (comme un regard qui « zoomerait »). Chez Denis, même à distance, nous sommes<br />

avec. Denis danse. Et pas seule. Tout ce<strong>la</strong> repose aussi sur l’alliance avec Agnès Godard, <strong>la</strong> chef op’ de<br />

tous ses films depuis US Go Home et J’ai pas sommeil, pro<strong>du</strong>its <strong>la</strong> même année. Les images nées de cette<br />

complicité auraient toujours quelque chose à voir avec <strong>la</strong> danse, et même avec <strong>la</strong> Danse (avec sa part de<br />

maîtrise et d’extrême précision, et <strong>la</strong> chorégraphie précise des couleurs, mais tout le contraire de l’image<br />

au cordeau).<br />

« Tu danses quelques fois ? »... Et fous rires… Tandis que veut fuir l’homme blessé…<br />

Désirs ne se disent, ni se dénient… « J’ai arrêté de fumer… mais allez-y, ça me dérange<br />

pas… au contraire… »<br />

Et là, tout à coup, ça me prend à <strong>la</strong> gorge. Ce premier truc qui se joue en permanence : <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong><br />

femme. Et pas seulement <strong>la</strong> captation de ça, mais comment une couche est remise, dans les films, aussi : ces<br />

<strong>Spectres</strong> <strong>du</strong> Cinéma #3 Été 2009<br />

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