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94 <strong>Spectres</strong> <strong>du</strong> Cinéma #3 Été 2009<br />

Cuillère tintant tasse et soucoupe, sucre déshabillé…<br />

Ces ballets. Ces circu<strong>la</strong>tions des désirs. Ces corps entiers. Ces érotismes ouverts. Jusqu’aux moments où<br />

l’on peut prendre quelqu’un dans ses bras, comment ça arrive… Arriver à filmer ça… Pas si fréquent, que ce<br />

soit dans le désir (avec lequel on peut rire, de bon cœur, à écouter Valéria Bruni Tedeschi re<strong>la</strong>ter les miracles<br />

des phéromones, autant que l’on peut s’en effrayer un tantinet lorsque Boni prend des allures de Nosferatu<br />

rôdant <strong>la</strong> nuit, dans le même film), dans <strong>la</strong> possibilité de l’amour, son impossibilité ou son évanouissement,<br />

dans l’amitié, dans le lien de sang qui ne peut être défait, ou simplement dans l’être-là, ensemble. Et parfois<br />

dans le combat. Alors joie d’être là, là où les « personnages » ne sont pas ré<strong>du</strong>its à leur fonction ou à des<br />

schémas psy. Trivialement : ne pas savoir ce qui va se passer. Dans le contraire d’une artificialité ou d’un<br />

tour de force twisté. Simplement : comme dans <strong>la</strong> vie, quand on veut regarder vraiment l’autre, sans le<br />

ré<strong>du</strong>ire aux projections que l’on en a. Respirations. Et apnée.<br />

Kali, en concert : Racines…<br />

Tandis que les <strong>Spectres</strong> commençaient à écrire autour de films de guerre, une expression est passée dans<br />

les discussions de <strong>la</strong> rédaction : les films de paix… Je n’étais pas sûr de comprendre ce que ce<strong>la</strong> signifiait,<br />

ou plus exactement de savoir quel sens cet agencement de mots pouvait trouver comme écho pour moi,<br />

aujourd’hui… Alors qu’on peut dire : comme le nez au milieu de <strong>la</strong> figure !<br />

« J’suis un type facile… Personne a envie d’aller mal… C’est les choses qui déconnent… »<br />

Je ne sais pas ce qu’est <strong>la</strong> réconciliation… Mais je sais que je ne peux (encore ?) supporter de l’associer au<br />

renoncement… Alors quoi ?... On dit parfois aussi : avec ou sans toi. Et surtout : ne pas pouvoir vivre avec<br />

ou sans l’autre. Comme une loi. Une évidence. Une croyance collective. Mais là, le <strong>cinéma</strong> de C<strong>la</strong>ire Denis<br />

propose un regard non résigné mais qui aspire à, et qui enregistre – le plus intranquillement <strong>du</strong> monde<br />

et dans un geste confiant à <strong>la</strong> fois – des gens, des femmes, des hommes, qui ne peuvent que vivre, qui ne<br />

veulent que vivre : avec et sans l’autre. Par les silences et les chants. Les caresses et les morsures. Les danses<br />

et <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce. Brûle et flotte.<br />

Il serait maintenant temps d’évoquer l’enregistrement <strong>du</strong> monde dans <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> cinéaste, de parler des<br />

équipes, des territoires et transmissions, des voyages et… en voiture ?... To be continued, possibly maybe 5 .<br />

Les citations dans les titres des parties :<br />

Chants / J’ai pas sommeil (chanson<br />

titre de Jean-Louis Murat)<br />

Bestiaire / Texte de et par Jean-<br />

Luc Nancy dans Vers Mathilde<br />

Danses / Trouble Every Day<br />

(chanson titre des Tindersticks)<br />

Désirs / Vendredi soir<br />

« Oyez brave gens… L’histoire de ce temps… »<br />

D&D<br />

Silence…<br />

5 Interview de C<strong>la</strong>ire Denis dans L’Humanité, bienvenu lien avec <strong>la</strong> suite possible : http://www.humanite.fr/1997-01-29_Articles_-C<strong>la</strong>ire-Denisde-l-amour-est-passe

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