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Poirot quitte la sce.. - Index of

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1<br />

L’enquête eut lieu deux jours plus tard. C’était <strong>la</strong> seconde à <strong>la</strong>quelle j’assistais à Styles St.<br />

Mary.<br />

On entendit d’abord le témoignage du médecin légiste. Son rapport précisait que le décès<br />

de Barbara Franklin était dû à un empoisonnement par <strong>la</strong> physostigmine – autre nom de<br />

l’ésérine. Mais les analyses avaient également décelé d’autres alcaloïdes de <strong>la</strong> fève de<br />

Ca<strong>la</strong>bar. Le poison avait dû être absorbé le soir précédant <strong>la</strong> mort, entre sept heures et<br />

minuit.<br />

Le témoin suivant fut le docteur Franklin en personne, dont <strong>la</strong> déposition c<strong>la</strong>ire et précise<br />

créa une impression favorable. Après le décès de sa femme, il avait contrôlé soigneusement<br />

les solutions qu’il conservait dans son <strong>la</strong>boratoire et avait fait une constatation troub<strong>la</strong>nte :<br />

un certain f<strong>la</strong>con qui aurait dû contenir une solution concentrée d’alcaloïdes de <strong>la</strong> fève de<br />

Ca<strong>la</strong>bar, avait été rempli avec de l’eau ordinaire. Il ne pouvait dire avec certitude à quel<br />

moment cet échange avait été effectué, car il n’avait pas utilisé cette préparation depuis<br />

plusieurs jours.<br />

On souleva ensuite <strong>la</strong> question de l’accès au <strong>la</strong>boratoire. Le docteur Franklin précisa que<br />

<strong>la</strong> pièce était toujours fermée et qu’il en conservait habituellement <strong>la</strong> clef dans sa poche.<br />

Seule son assistante, Miss Hastings, en avait un double, et toute personne désirant pénétrer<br />

dans le <strong>la</strong>boratoire devait nécessairement emprunter une de ces deux clefs. Sa femme lui<br />

avait demandé <strong>la</strong> sienne en diverses occasions, alors qu’elle avait oublié dans le <strong>la</strong>boratoire<br />

un objet lui appartenant. Le docteur déc<strong>la</strong>ra ensuite qu’il n’avait jamais apporté une solution<br />

de physostigmine dans <strong>la</strong> maison.<br />

En réponse à une autre question du coroner, il précisa que sa femme ne souffrait<br />

d’aucune ma<strong>la</strong>die organique. Par contre, elle était sujette, depuis un certain temps déjà, à<br />

des sautes d’humeur dues à une dépression nerveuse. Pourtant, depuis quelques jours, elle<br />

se montrait plus gaie, et il avait constaté une nette amélioration de son état. Sa femme et lui<br />

étaient en bons termes, et aucun désaccord n’était intervenu entre eux depuis longtemps. La<br />

veille de sa mort, Mrs. Franklin était même d’excellente humeur.<br />

Il reconnut qu’elle avait parfois parlé de mettre fin à ses jours, mais il n’avait jamais<br />

pensé qu’elle pût tenir sérieusement de tels propos. Il ajouta même que, à son avis, elle<br />

n’appartenait pas au genre de femmes qui sont portées au suicide. C’était là son opinion en<br />

tant que médecin et en tant que mari.<br />

Il fut suivi par Miss Craven, très élégante dans son uniforme et dont les réponses furent<br />

aussi nettes et précises que celles du docteur. Elle s’occupait de Mrs. Franklin depuis plus de<br />

deux mois. Sa ma<strong>la</strong>de souffrait d’une dépression nerveuse assez accentuée, et plusieurs<br />

témoins l’avaient entendue déc<strong>la</strong>rer à deux ou trois reprises qu’elle souhaitait en finir parce<br />

que sa vie était sans objet et qu’elle n’était pour son mari rien d’autre qu’un boulet.<br />

— Comment expliquez-vous ces paroles ? demanda le coroner. S’était-il produit entre eux<br />

une quelconque altercation ?<br />

— Pas le moins du monde. Mais elle savait que l’on avait récemment <strong>of</strong>fert à son mari un<br />

poste intéressant à l’étranger et qu’il l’avait refusé afin de ne pas <strong>la</strong> <strong>quitte</strong>r.<br />

— Et ce fait ajoutait sans doute à son état de dépression ?

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