Volume (1) - base TEMIS
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RESUME WT CONCLUSIONS<br />
Les manifestations de juillet 1992 témoignent d'un malaise dans le transport routier de<br />
marchandises que l'application du permis à point a cristallisé.<br />
Ce malaise est dû à une situation financière très tendue dans la majorité des entreprises<br />
résultant elle-même d'un enchaînement de circonstances au premier rang desquelles la<br />
conjoncture économique. L'abolition en 1986 d'une grande partie du cadre réglementaire dans,<br />
lequel le transport routier de marchandises vivait depuis de longues années a provoqué un<br />
afflux d'entrants dans la profession, une surcapacité et une très vive concurrence au milieu de<br />
laquelle de nombreuses entreprises tentent de survivre par une transgression, plus ou moins<br />
grave, plus ou moins répétée, des règles de sécurité et d'emploi des personnels : fréquemment<br />
les limites de vitesse, les temps de conduite et de repos ne sont pas respectés, et les véhicules<br />
sont en surcharge. Un petit nombre d'entreprises est même coutumier d'infractions graves et<br />
répétées, et jette ainsi le discrédit sur l'ensemble de la profession.<br />
Face à une telle situation, c'est le modèle de développement du transport routier de<br />
marchandises qu'il faut modifier, sans revenir sur les principes de l'économie de marché qui<br />
ont présidé à la libéralisation du secteur à partir de 1986. Ce secteur dispose d'atouts<br />
suffisamment nombreux en matière d'adaptation à une demande de transport extrêmement<br />
variée pour que soit possible un autre mode de développement respectueux de la sécurité, de<br />
règles de saine concurrence et apportant un réel progrès social aux salariés et aux artisans.<br />
Cela suppose que soit précisée entre les organisations professionnelles, les syndicats et l'Etat<br />
une vision commune de l'avenir du transport routier de marchandises en France et en Europe.<br />
Objectifs et modalités d'actions pourraient en être définis dans un contrat de progrès commun.<br />
L'Etat doit avant tout jouer son rôle de garant de la sécurité routière, définir les règles du jeu<br />
de la concurrence comme il vient de le faire avec la loi sur la sous-traitance, et inciter au<br />
progrès économique et social.<br />
De leur côté, les organisations professionnelles doivent s'impliquer beaucoup plus qu'elles ne<br />
le font aujourd'hui dans un rôle d'aide aux entreprises qu'elles fédèrent, pour favoriser cette<br />
évolution. Il en est de même des syndicats.<br />
Il importe de définir clairement les orientations d'amélioration du fonctionnement économique<br />
et social des entreprises (formation, politique de qualité, restauration des marges financières,<br />
politique commerciale, déontologie dans la concurrence, réduction des durées de travail,<br />
qualification des emplois) et de réduction des transgressions aux règles de sécurité et d'emploi<br />
du personnel. Naturellement, la mise en oeuvre de ces orientations doit être progressive, en<br />
fonction d'objectifs clairement définis, s'appliquant à tous les transporteurs, quelle que soit<br />
leur nationalité, et tenant compte de la situation dans les pays-membres de la CEE.<br />
A court terme, nous recommandons essentiellement que l'Etat applique avec plus de fermeté,<br />
dans cette optique, la législation et la réglementation existantes, notamment celle concernant<br />
l'accès à la profession, afin de réduire la surcapacité actuelle et la pression, jugée excessive,<br />
que tous les donneurs d'ordre exercent sur les exécutants du transport. Ces donneurs d'ordre<br />
ne sont pas seulement les chargeurs, mais aussi les courtiers en fret, et les transporteurs<br />
eux-mêmes lorsqu'ils sous-traitent.