Les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes Figure 27. Déplacements interannuels de tritons marbrés marqués et recapturés à Roque-Haute (entre 1998 et 1999, entre 1999 et 2000, et entre 1998 et 2000) 62 62 m 43 m 30 m 14 m 0 m 0 m 17 m 0 m 40 m sol 88 m 0 m 168 m 0 m 0 35 m Déplacements en m
4. Menaces sur les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes Gauthier P., P. Grillas & M. Cheylan Les mares <strong>temporaires</strong> sont souvent dispersées dans l’espace et, du fait de leur faible surface, sont potentiellement faciles à détruire. Cependant, dans une perspective historique, l’action de l’homme sur les mares est contrastée : d’une part les pressions anthropiques multiples les détruisent ou les dégradent, d’autre part de nombreuses mares ont une origine artificielle, créées pour remplir diverses fonctions, dont celle d’abreuvoir pour le bétail 373 (Encadré 34). Aujourd’hui, malgré l’absence de données précises, il est évident que la dégradation et la destruction des mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes l’emportent largement sur la création. Les caractéristiques hydrologiques (durée, hauteur, dates) et la faible productivité (peu de nutriments*, sécheresse estivale) des mares <strong>temporaires</strong> sont les facteurs les plus importants pour la conservation de leurs espèces et de leurs communautés caractéristiques (Chapitre 3). Lorsqu’elles affectent ces facteurs, les activités humaines ont un impact sur la conservation des espèces qu’elles hébergent. Il convient de distinguer les atteintes conduisant à la destruction directe des mares (urbanisation, comblement, etc.) des dégradations ou perturbations (par exemple drainage partiel, pollution), moins irrémédiables, mais qui modifient leur fonctionnement écologique. L’introduction d’espèces envahissantes, la fermeture du milieu ou l’atterrissement* naturel perturbent aussi l’équilibre fragile de ces habitats et de leurs espèces. Même si la plupart des menaces qui pèsent sur les mares <strong>temporaires</strong> sont communes à l’ensemble du pourtour méditerranéen, on constate un contraste entre les pays du Nord et ceux du Sud. Utiles pour une économie agricole basée sur une exploitation extensive, les mares présentent aujourd’hui un intérêt limité dans la plupart des régions européennes où elles sont abandonnées ou détruites 284, 373 . Dans les pays du Sud, elles conservent au contraire une utilité dans leur contexte économique actuel. Leur importance risque, cependant, de diminuer à la faveur du développement économique. Destruction des sites Au cours des cinquante dernières années, l’urbanisme a subi un essor très important sur le pourtour méditerranéen, en rapport avec la croissance démographique et le développement du tourisme. Les zones humides <strong>temporaires</strong> en milieu périurbain sont confrontées à des menaces de comblements lors d’aménagements locatifs ou routiers. Dans la région Languedoc-Roussillon, la majorité des régressions et des extinctions locales de plantes rares ont été provoquées par la destruction directe des habitats (urbanisation) et par l’intensification de l’utilisation des terres 228 . Près d’Agde, les mares de Rigaud ont disparu lors de la construction d’un lotissement 260 et celles de Notre-Dame de l’Agenouillade (Agde, Hérault) sont encerclées par l’urbanisation. Les mares du Plateau de Vendres (Hérault) et de Rodié (Var) ont été dégradées ou partiellement détruites par des infrastructures routières. A Malte comme au Maroc, la disparition des mares consécutivement à l’urbanisation est fréquente près des villes 21, 222, 322 . La raréfaction des sites a des conséquences importantes sur les populations, notamment d’amphibiens, en réduisant les échanges Encadré 34. <strong>Mares</strong> <strong>temporaires</strong> dans le sud de la France : un bilan parfois positif en nombre mais toujours négatif en qualité Aucune étude ne permet aujourd’hui de mesurer le déclin des milieux <strong>temporaires</strong>. Cependant, si dans certains secteurs du sud de la France comme le massif des Maures (Var) ou le causse d’Aumelas (Hérault), les créations sont certainement supérieures aux disparitions, elles ne leur sont pas équivalentes en qualité. Dans le massif et la plaine des Maures, les créations ont deux fonctions principales : des petites retenues d’eau pour la défense des forêts contre les incendies (DFCI) et des mares à vocation cynégétiques. Certaines accueillent de belles populations d’amphibiens, surtout des espèces pionnières* (Crapaud calamite, Crapaud commun, Pélodyte) mais aussi des espèces rares (Pélobate). En revanche, elles présentent un faible intérêt sur le plan botanique, car souvent creusées dans la terre et donc boueuses. Sur le causse d’Aumelas, de nombreuses mares à vocation cynégétique, également attractives pour certains amphibiens, ont été créées au cours des vingt dernières années sans que l’on constate des destructions de mares anciennes (type lavognes, voir Chapitre 2a). En Languedoc, Chaline 72 reprenant en 2001 des inventaires de mares réalisés en 1974 par Gabrion 153 , a constaté une disparition de 6 mares sur les 94 étudiées. Dans le même temps, les créations de mares étaient bien plus nombreuses parmi lesquelles Chaline distingue : • les mares abreuvoirs, de plus en plus souvent bâchées et donc peu intéressantes pour la faune et la flore (sur les causses essentiellement), • les mares à but cynégétique, petites, souvent cimentées, en général assez profondes et plus ou moins dépourvues de végétation, • les retenues collinaires à but de DFCI, alimentées par des ruisselets, en général profondes et d’assez grande taille. Ces nouveaux types de mares attirent quelques amphibiens pionniers* des milieux instables (Crapaud calamite, Pélodyte) ou généralistes (Crapaud commun, Triton palmé, Rainette méridionale) mais sont globalement bien plus pauvres que les mares traditionnelles de cette région. Cheylan M. Dans la plaine des Maures, la construction d’un golf a détruit de nombreux ruisselets <strong>temporaires</strong> à Isoetes duriei 63 Roché J.
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