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Mares temporaires

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Encadré 50. Réintroduction, renforcement de populations<br />

Le renforcement de populations constitue un moyen important<br />

pour le maintien de celles dont les effectifs ne suffisent plus à<br />

garantir la survie de l’espèce.<br />

Ces projets doivent être réglementés et réalisés avec beaucoup de<br />

précautions pour garantir la réussite à long terme. Il existe une<br />

“charte” de réintroduction de l’UICN qui liste les opérations à<br />

suivre 394 .<br />

Contrairement à ce qui a été réalisé pour d’autres groupes de vertébrés<br />

(oiseaux, mammifères), il existe très peu de cas de réintroduction<br />

d’amphibiens en Europe 12, 91 .<br />

En revanche, des opérations de déplacement de populations ont été<br />

menées dans plusieurs pays, par exemple, en France 232 , en Espagne 332<br />

et en Italie 354, 355 . Ces translocations sont effectuées lorsque les biotopes<br />

naturels doivent être détruits (cas d’un aménagement), lorsqu’ils<br />

ne peuvent être restaurés ou lorsque les risques d’extinction de<br />

l’espèce nécessitent d’accroître le nombre des populations.<br />

Ce moyen est pertinent dans le cas où le déclin n’est pas lié à des<br />

questions environnementales non résolues.<br />

Les résultats de telles opérations dépendent de plusieurs facteurs,<br />

dont le nombre d’individus déplacés et les caractéristiques du site<br />

d’accueil. En cas de création de mares, le choix du type de milieu<br />

aquatique à réaliser doit s’appuyer sur une étude des caractéristiques<br />

environnementales du site, de la présence des autres zones<br />

humides à proximité et de la connaissance des exigences spécifiques<br />

de l’espèce “cible”.<br />

L’exemple du Triton crêté Triturus cristatus<br />

Plusieurs translocations de populations ont été réalisées chez le<br />

Triton crêté en Grande Bretagne 88, 89, 226, 257 . Sur 178 opérations effectuées,<br />

37 % ont réussi, 10 % ont échoué et dans plus de 40 % des<br />

cas, l’absence de suivi à long terme a empêché l’évaluation de ces<br />

projets. La probabilité d’échec est forte que ce soit avec le déplacement<br />

d’adultes, de larves et/ou d’œufs. Chaque stade présente<br />

des avantages et des désavantages dont il faut tenir compte lors<br />

d’une translocation.<br />

Le déplacement d’individus adultes pose deux problèmes : l’attachement<br />

au site d’origine (retour vers le site si la distance et la nature<br />

du paysage le permet) et la mauvaise adaptation au site de substitution<br />

(méconnaissance du milieu terrestre notamment).<br />

Le déplacement de larves semble préférable car celles-ci n’ont pas<br />

encore développé les capacités sensorielles leur permettant de s’orienter<br />

en phase terrestre : elles seront capables de s’orienter de façon<br />

normale pendant la migration. L’inconvénient des stades larvaires<br />

réside dans les faibles taux de survie durant la phase d’immaturité.<br />

L’échec de la translocation peut être dû à la mauvaise qualité du<br />

site récepteur. Quelques recommandations simples sont données<br />

dans le tableau 18 pour évaluer la qualité de ce site.<br />

Dans le Midi de la France (Valliguières) un projet de conservation<br />

d’une population de tritons crêtés est actuellement en cours de<br />

réalisation par le Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc<br />

Roussillon (CEN-LR). Le creusement d’une mare artificielle à proximité<br />

de la mare d’origine est envisagé à la fois sur le plan expérimental<br />

et opérationnel. Cette opération devrait permettre de rendre<br />

la reproduction plus régulière et de créer un second site de reproduction<br />

destiné à augmenter l’effectif et les probabilités de survie<br />

de la population (Encadré 26).<br />

Lombardini K.<br />

5. Méthodes de gestion et restauration<br />

Tableau 18. Critères de sélection des sites à Triton crêté<br />

- indicateurs négatifs<br />

1. Absence d’autres espèces d’amphibiens dans la mare<br />

Particulièrement le Triton palmé qui a des exigences d’habitat<br />

similaires.<br />

Un site riche en amphibiens constitue un élément favorable<br />

sauf s’il s’agit d’espèces compétitrices (Grenouille rieuse,<br />

etc.).<br />

2. Présence de poissons et d’écrevisses dans la mare<br />

Les poissons et les écrevisses sont des prédateurs de larves et<br />

d’adultes. Leur présence peut être catastrophique pour les tritons.<br />

3. Incursions ponctuelles de hérons dans la mare<br />

Les hérons sont des prédateurs de larves et d’adultes. Leur<br />

présence peut être catastrophique pour les tritons.<br />

4. Habitat terrestre trop petit ou dégradé<br />

Le milieu terrestre à proximité de la mare peut supporter<br />

environ 250 tritons crêtés adultes par hectare.<br />

Toutefois l’absence de certains éléments (haies, bois, etc.)<br />

peut être préjudiciable pour cette espèce.<br />

5. Habitat aquatique inadéquat<br />

L’absence de végétaux aquatiques nécessaires au dépôt des<br />

pontes et à la production d’invertébrés peut être défavorable<br />

au maintien de certaines populations d’amphibiens. La végétation<br />

herbacée peut permettre aux amphibiens de se cacher<br />

et d’échapper aux prédateurs comme les hérons, etc.<br />

6. Présence d’une “barrière” dans le milieu terrestre<br />

La présence d’une rivière à cours rapide, d’une grande route<br />

ou de cultures nues à moins de 100 m de la mare peut être<br />

dangereuse pour les tritons “explorateurs”.<br />

7. Accès du public<br />

Le public pourrait relâcher des poissons dans la mare ou<br />

autres espèces indésirables. Des sites situés à l’écart ou d’accès<br />

difficile sont préférables.<br />

8. Présence de tritons crêtés dans la mare<br />

Ajouter une colonie de tritons dans une mare déjà occupée ne<br />

représente presque jamais un bénéfice en terme de conservation.<br />

9. Absence d’arbre<br />

Le couvert arboré peut être défavorable aux oiseaux prédateurs.<br />

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