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Mares temporaires

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5. Méthodes de gestion<br />

et restauration<br />

a. Du diagnostic<br />

au plan de gestion<br />

Perennou C., P. Gauthier & P. Grillas<br />

Le diagnostic, une nécessité avant toute gestion<br />

Qu’est-ce que la gestion ?<br />

“Gérer un milieu naturel, c’est agir (ou ne pas agir) pour conserver,<br />

voire augmenter, sa valeur patrimoniale ; cela peut consister à maintenir<br />

des activités traditionnelles, utiliser des techniques modernes ou<br />

simplement surveiller une évolution naturelle, afin d’entretenir ou<br />

de modifier un équilibre écologique, en fonction d’objectifs précis<br />

de conservation” 331 .<br />

Pourquoi une gestion des mares <strong>temporaires</strong> méditerranéenne<br />

est-elle nécessaire ?<br />

Diverses activités humaines et processus naturels agissent directement<br />

ou indirectement sur les mares et sont susceptibles de modifier<br />

leur fonctionnement et d’affecter les espèces qu’elles hébergent<br />

(Chapitre 4). Une gestion active peut être nécessaire pour compenser<br />

ou corriger les processus ayant un impact négatif sur le<br />

fonctionnement ou la richesse biologique des mares. Enfin, la restauration<br />

des sites est nécessaire lorsque les processus de dégradation<br />

sont trop avancés.<br />

Un cadre : le plan de gestion<br />

Avant d’agir (ou ne pas agir) sur les mares <strong>temporaires</strong>, une phase<br />

préalable de réflexion et d’organisation des actions de gestion est<br />

nécessaire. De plus en plus fréquemment, elle se matérialise par un<br />

plan de gestion, outil désormais largement reconnu. Il consiste en :<br />

• Une démarche qui vise à élaborer en commun des projets d’actions<br />

utiles à la conservation du site, reconnus et acceptés par<br />

toutes les parties impliquées : propriétaires, usagers du site, administrations,<br />

associations.<br />

• Un document qui finalise le résultat de cette démarche. Le plan<br />

de gestion ne se résume pas à ce seul document, même approuvé<br />

formellement par toutes les parties concernées : il resterait alors<br />

le plus souvent inappliqué par des acteurs locaux ne se sentant pas<br />

concernés, alors que sa raison d’être est de servir quotidiennement<br />

à la gestion du site.<br />

Un plan de gestion peut se décliner en de multiples variantes et<br />

appellations selon les contextes. En France, les Réserves Naturelles,<br />

les terrains du Conservatoire du Littoral ou de conservatoires<br />

régionaux de sites se dotent de plans de gestion stricto sensu 331 .<br />

Les Documents d’objectifs pour les sites Natura 2000 de France<br />

sont des plans de gestion où les propriétaires et usagers jouent un<br />

rôle important 397 , de même que les Schémas d’Aménagement et de<br />

Gestion des Eaux (ou SAGE) sont équivalents à des plans de gestion<br />

pour de petits bassins versants. La diversité des appellations<br />

ne doit toutefois pas occulter la remarquable constance des<br />

grandes étapes logiques de ces plans de gestion, qui correspond à<br />

un enchaînement de questionnements (voir plus bas, ce chapitre).<br />

Plus largement, en Europe et dans le Bassin méditerranéen, la<br />

même approche méthodologique est également suivie ou préconi-<br />

Encadré 39. Les plans de gestion de sites à mares <strong>temporaires</strong><br />

en France<br />

La Réserve Naturelle Volontaire de la Tour du Valat, suivie de la<br />

Réserve Naturelle de Roque-Haute, ont été les deux premiers<br />

sites de France, riches en mares <strong>temporaires</strong>, à se doter d’un<br />

plan de gestion, respectivement dans les années 1980 et 1990.<br />

Dans le cadre du projet LIFE “<strong>Mares</strong> Temporaires”, trois des sites<br />

concernés ont également développé leur plan de gestion :<br />

Notre-Dame de l’Agenouillade, Valliguières et Padulu. Les Tre<br />

Padule de Suartone ayant été déclarés Réserve Naturelle en<br />

2000, un plan de gestion devrait y être élaboré prochainement.<br />

Enfin, nombre de sites 391 figurant sur la liste proposée par la<br />

France pour intégrer le réseau Natura 2000 ont initié leur Document<br />

d’objectif. Ce document est en cours d’élaboration pour<br />

19 sites.<br />

Perennou C.<br />

sée 135 . Par la suite la notion de plan de gestion sera utilisée dans<br />

un sens très général recouvrant, sauf mention particulière, les différentes<br />

formes qu’il peut prendre.<br />

Diagnostic et plan de gestion<br />

Le diagnostic du site est toujours une phase clé pour établir les<br />

premières hypothèses sur les changements écologiques éventuellement<br />

en cours, afin de proposer les mesures de gestion et de<br />

suivi à engager pour sauvegarder, réhabiliter ou recréer un milieu.<br />

La démarche générale des plans de gestion est présentée ici, appliquée<br />

aux mares <strong>temporaires</strong>, en y incluant la phase de diagnostic.<br />

Etapes du plan de gestion<br />

La structure des plans de gestion (Tab. 14) correspond à un enchaînement<br />

de questions/réponses. Le diagnostic du site correspond<br />

aux étapes 1, 2, 3 et 5. Les différentes étapes sont présentées cidessous,<br />

en insistant sur les aspects spécifiques aux mares <strong>temporaires</strong>,<br />

les aspects plus génériques pouvant être consultés dans<br />

RNF 331 .<br />

1. Le contexte<br />

La zone concernée doit être délimitée au préalable, en distinguant<br />

une zone centrale (la mare ou le ruisseau) et une zone d’influence<br />

correspondant à l’espace de fonctionnalité 356 . Il s’agit de “l’espace<br />

proche de la zone humide, ayant une dépendance directe et des<br />

liens fonctionnels évidents avec la zone humide, à l’intérieur duquel<br />

certaines activités peuvent avoir une incidence directe, forte et<br />

rapide sur le milieu et conditionner sérieusement sa pérennité”.<br />

La zone d’influence est délimitée selon des critères techniques :<br />

alimentation en eaux souterraines ou superficielles, apports d’éléments<br />

polluants, zone de recharge en sédiments, domaines vitaux<br />

des espèces mobiles, etc. 356 Sa dimension est donc variable en<br />

fonction de la taille, du type et de la situation géographique de la<br />

mare, des facteurs impliqués et du domaine vital des espèces que<br />

l’on souhaite conserver. Elle peut être très vaste, pour certains<br />

paramètres. Par exemple, la qualité et la quantité de l’eau dans les<br />

mares en zones karstiques (mare de Valliguières) dépendent d’une<br />

nappe souterraine régionale ; elles pourront être affectées par des<br />

sources de pollution ou de perturbation hydrologique très éloignées.<br />

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