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Mares temporaires

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Les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes<br />

d. Suivi des amphibiens<br />

Jakob C.<br />

Généralités<br />

Un cycle de vie qui conditionne les possibilités de suivis<br />

Les méthodes utilisées pour le suivi des amphibiens portent pour<br />

l’essentiel sur la phase aquatique, lorsque les animaux sont concentrés<br />

dans les mares et, pour plusieurs d’entre elles, sur l’échantillonnage<br />

de nuit. Dans la grande majorité des cas, il faut donc<br />

synchroniser les visites avec les périodes de reproduction, ellesmêmes<br />

souvent liées aux périodes de pluie. L’échantillonnage des<br />

adultes est donc contraignant par rapport à l’échantillonnage<br />

des larves, qui peut se pratiquer de jour comme de nuit et sur des<br />

périodes bien plus longues.<br />

Reproduction<br />

A l’instar d’autres groupes d’animaux des mares <strong>temporaires</strong>, la<br />

reproduction des amphibiens montre de fortes variations d’une<br />

année à l’autre (Encadré 21, Chapitre 3d). Il est donc difficile de<br />

différencier les fluctuations de populations à long terme des variations<br />

observées sur le court terme. Certaines espèces se caractérisent<br />

par une flexibilité importante leur permettant de s’adapter aux<br />

variations interannuelles des précipitations alors que d’autres sont<br />

plus stables (Encadré 22, Chapitre 3d). Pour le suivi des amphibiens<br />

plusieurs paramètres seront importants : le choix de la période des<br />

échantillonnages, la nécessité de visites répétées durant les périodes<br />

favorables, l’intérêt de poursuivre le suivi sur plusieurs années<br />

consécutives et la corrélation des échantillonnages avec les données<br />

d’une station météorologique locale et les données physiques<br />

du milieu, pour en faire une interprétation correcte.<br />

Réglementation et protection<br />

Les amphibiens sont soumis à réglementation dans la plupart des<br />

pays européens. Sur le territoire français, toutes les espèces sont<br />

protégées par la loi (arrêté du 24 avril, J.O. du 12 mai 1979) excepté<br />

Rana esculenta et Rana temporaria qui font l’objet d’une réglementation<br />

particulière. Pour tout projet de suivi impliquant une<br />

manipulation des amphibiens, il faut donc, au préalable, demander<br />

les autorisations. Celles-ci sont délivrées par les préfectures des<br />

départements, en France, et par les Comunidades Autónomas, en<br />

Espagne.<br />

Au-delà de ces démarches administratives, il convient d’être prudent<br />

lors de la manipulation des animaux, adultes ou larves. Ils<br />

possèdent, en effet, une peau fragile, notamment les espèces couvertes<br />

de mucus. Il est donc recommandé de les garder en main un<br />

minimum de temps.<br />

Quelques conseils :<br />

•Variabilité dans le temps : de fortes variations interannuelles dans<br />

la reproduction peuvent apparaître (Fig. 42), il est donc conseillé,<br />

pour tout inventaire complet, de mener les prospections sur au<br />

moins trois ans.<br />

• Les méthodes présentées sont adaptées à la petite surface des<br />

mares <strong>temporaires</strong>.<br />

• La combinaison de plusieurs techniques sur le terrain est très<br />

souhaitable.<br />

• Les techniques présentées tiennent compte de l’expérience<br />

acquise sur les mares <strong>temporaires</strong> du Midi de la France, il existe<br />

bien sûr d’autres méthodes, non abordées ici 121, 187 .<br />

100<br />

Encadré 55. Explorer un nouveau site<br />

Dans un site inconnu (par exemple un plateau, un massif avec<br />

un nombre de mares inconnu), on commencera par un repérage<br />

nocturne après de fortes précipitations et avec une température<br />

de l’air plutôt élevée (pas en-dessous de 13 °C), en automne<br />

(octobre-novembre) ou au printemps (février à avril, pour les<br />

périodes propices pour la reproduction, voir Fig. 42). La localisation<br />

des lieux (mares) occupés se fera alors à l’ouïe, grâce aux<br />

vocalisations de certaines espèces (grenouilles, rainettes essentiellement).<br />

Après cette phase de localisation, les méthodes d’inventaire<br />

habituelles pourront être appliquées.<br />

Jakob C.<br />

Méthodes<br />

Le choix des méthodes dépendra essentiellement de l’objectif recherché<br />

mais devra prendre en compte leurs exigences techniques et<br />

leur coût. Les résultats qui pourront être obtenus sont essentiellement<br />

l’inventaire, l’évaluation de la taille d’une population ou le<br />

suivi démographique.<br />

Inventaire<br />

Il consiste à dresser une simple liste des espèces présentes sur un<br />

site donné. En fonction du temps passé et de la méthode utilisée, cette<br />

liste d’espèces peut varier considérablement. Il faut donc choisir la<br />

période la plus propice à l’observation des amphibiens (Fig. 42) et<br />

éventuellement effectuer quelques observations de vérification en<br />

dehors de cette période. Dans le Midi de la France, les périodes les<br />

plus appropriées sont octobre-novembre pour la période automnale<br />

et février à avril pour la période printanière.<br />

Plusieurs méthodes existent :<br />

• La détection visuelle des adultes se fera de préférence de nuit, à<br />

l’aide d’une torche, à proximité des sites potentiels de reproduction.<br />

Ce protocole est facile à mettre en œuvre. Il nécessite un équipement<br />

minimal et permet des comparaisons entre sites lorsque l’effort<br />

d’observation est standardisé (nombre d’heures-personnes). La<br />

seule contrainte de cette méthode est une bonne capacité d’identification<br />

des espèces. Sous certaines conditions, les prospections de<br />

jour peuvent également donner de bons résultats, principalement au<br />

moment de la sortie des individus récemment métamorphosés (maijuin<br />

surtout dans le Midi de la France). Il s’agit, dans ce cas, de<br />

rechercher les animaux à proximité immédiate de la mare, sous les<br />

pierres ou les objets situés à peu de distance de celle-ci.<br />

• Le comptage auditif (de nuit) consiste en des sorties de nuit pour<br />

identifier les espèces présentes par leur chant caractéristique. Le<br />

protocole est simple, l’équipement minimal et l’effort d’observation<br />

(nombre d’heures/personnes) peut être standardisé entre sites. En<br />

revanche, cette méthode est limitée aux amphibiens chanteurs (certains<br />

anoures uniquement) et son application dépend des conditions<br />

météorologiques (pluie, pas de vent, température élevée pour certaines<br />

espèces, comme le Pélobate cultripède). Pour les grands sites,<br />

elle s’avère plus difficile à mettre en œuvre à cause de la portée<br />

limitée du chant. Dans ce cas, elle peut être combinée avec des transects<br />

(cf. Chapitre 6d). Une bonne connaissance des chants d’anoures<br />

est nécessaire, sauf si des enregistrements sont effectués et soumis<br />

à des spécialistes.<br />

•L’échantillonnage des larves se fait à l’aide d’une épuisette à mailles<br />

assez grosses (2 à 3 mm) plongée de façon régulière à différentes

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