03.08.2013 Views

Mares temporaires

Mares temporaires

Mares temporaires

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes<br />

Encadré 47. Un exemple de gestion par le débroussaillement :<br />

le lac des Aurèdes (Var, France)<br />

La retenue artificielle des Aurèdes, située au milieu du domaine<br />

des Escarcets, propriété du Conservatoire du Littoral, a été aménagée<br />

dans les années 1960 et 1970 dans le cadre de la défense<br />

contre les incendies. Ses bords sont soumis à des inondations <strong>temporaires</strong><br />

et sont occupés par de nombreuses espèces de l’Isoetion.<br />

En l’absence de pâturage, ces zones sont, aujourd’hui, en partie<br />

envahies par des hélophytes : joncs (Juncus conglomeratus) et scirpes<br />

(Scirpus holoscheonus).<br />

Dans le cadre du projet LIFE “<strong>Mares</strong> Temporaires”, une expérimentation<br />

de gestion par le débroussaillement (simulation du pâturage)<br />

a été mise en place dans 2 secteurs, l’un dominé par les joncs<br />

et l’autre par les scirpes, pour tester l’effet préjudiciable de ces<br />

hélophytes sur les espèces du cortège de l’Isoetion.<br />

Dans ces 2 secteurs, 3 zones homogènes (réplicats) ont été délimitées.<br />

Chaque zone a ensuite été divisée en 2, une zone témoin<br />

et une zone traitée. Dans les secteurs à joncs et à scirpes, les<br />

3 zones témoins n’ont subi aucun traitement et les 3 zones traitées<br />

ont été débroussaillées chaque automne, avec évacuation des<br />

débris de coupe.<br />

Dans le secteur à joncs, à l’automne 2001, un étrépage* a aussi été<br />

testé sur une partie de chaque zone traitée.<br />

Dans toutes les zones la végétation a été étudiée par la méthode<br />

des transects de quadrats, en 2001, avant toute intervention (état 0),<br />

en 2002 et en 2003.<br />

L’ouverture du milieu a eu un impact sur :<br />

• la richesse spécifique totale qui est passée de 66 espèces en<br />

2001 à 105 en 2002 puis 77 en 2003,<br />

• le nombre d’espèces caractéristiques des mares <strong>temporaires</strong><br />

(Fig. 33).<br />

Dans le secteur à joncs, ce nombre a peu évolué dans les zones<br />

témoins. Dans les zones débroussaillées, il est passé de 3 (en 2001)<br />

à 8 (en 2002) puis 7 (en 2003). En même temps, dans la partie<br />

étrépée, il a évolué de zéro à 4 puis 3.<br />

Pour le secteur à scirpes, dans les zones témoins, il a triplé entre 2001<br />

et 2002 (de 2 à 6 espèces) et est retombé à 3 en 2003. Simultanément,<br />

dans les zones traitées, il est passé de 2 à 12 puis à 6.<br />

L’effet de l’ouverture du milieu a été très positif en 2002 et un peu<br />

moins en 2003. Toutefois l’apparition d’espèces de l’Isoetion ne<br />

correspond pas toujours à la restauration de cette formation végétale.<br />

En effet, cette dernière n’apparaît complètement que sur des<br />

sols peu profonds (< 15 cm) voire squelettiques. Au delà de 20 cm<br />

Figure 33. Impact de l’ouverture du milieu sur le nombre d’espèces caractéristiques des mares<br />

Nombre d’espèces caractéristiques<br />

de l’Isoetion<br />

86<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Zones<br />

témoins<br />

Secteurs à joncs<br />

Zones<br />

débroussaillées<br />

Zones<br />

étrépées<br />

d’épaisseur, la réserve en eau du sol permet le développement de<br />

grandes hélophytes qui concurrencent les espèces de l’Isoetion, ce<br />

qui est le cas dans les zones choisies pour les expérimentations<br />

de débroussaillement. L’expression et le maintien de l’Isoetion en<br />

dehors de son habitat optimal nécessite donc, non seulement un<br />

contrôle sévère de la végétation émergente, mais aussi des conditions<br />

climatiques favorables comme ce fut le cas en 2002 (alors<br />

qu’il y a eu une inondation tardive en 2003).<br />

Consécutivement à l’étrépage, les espèces de l’Isoetion recolonisent<br />

aussi le milieu mais en densité relativement faible, peut-être<br />

en raison de la disparition de la banque de semences sous les tapis<br />

de racines.<br />

Félisiak D., E. Duborper & N. Yavercovski<br />

Gestion expérimentale du site des Petites Aurèdes (Plaine des Maures)<br />

par la fauche des joncs<br />

■ 2001<br />

■ 2002<br />

■ 2003<br />

Nombre d’espèces caractéristiques<br />

de l’Isoetion<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Zones<br />

témoins<br />

Secteurs à scirpes<br />

Zones<br />

débroussaillées<br />

Roché J.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!