Mares temporaires
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Les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes<br />
Encadré 45. Un cas de restauration par le creusement :<br />
la mare de Péguière, Var, France<br />
Un comblement de la mare a été diagnostiqué, causé par l’érosion<br />
accélérée du bassin versant dont la végétation a été dégradée<br />
par le passage de véhicules (Encadré 41, Chapitre 5a). L’acquisition par<br />
le Conservatoire du Littoral et la gestion par la commune (Cannetdes-Maures)<br />
ont permis de contrôler la circulation des automobiles :<br />
la végétation devrait rapidement reconquérir celui-ci et l’érosion<br />
ralentir. Le diagnostic concluait également à la possibilité de restaurer<br />
le fonctionnement hydrologique de la mare par creusement<br />
et à l’absence de stocks semenciers résiduels significatifs pouvant<br />
restaurer les populations de plantes des mares <strong>temporaires</strong>.<br />
Un projet de restauration a donc été défini, procédant en plusieurs<br />
étapes :<br />
• Etablir un bilan hydrique de la mare.<br />
• Réaliser les travaux de creusement.<br />
• Vérifier le rétablissement des conditions hydrologiques favorables<br />
(éventuellement réaliser des travaux correctifs).<br />
• Surveiller l’apparition éventuelle des espèces recherchées.<br />
• Lorsque les conditions hydrologiques sont rétablies et si les espèces<br />
ne colonisent pas spontanément le milieu, les introduire sous forme<br />
de stocks semenciers provenant des sites les plus proches (ruisseaux<br />
voisins).<br />
Figure 31. Plan de restauration de la mare de Péguières<br />
84<br />
A<br />
Altitude relative (m)<br />
0,8<br />
0,4<br />
B<br />
Ruisselet<br />
B’<br />
Exutoire<br />
A’<br />
Ruisselet<br />
Un plan a été préparé pour le décapage et l’exportation des sédiments<br />
superficiels dans la partie est de la mare (Fig. 31). L’épaisseur<br />
à décaper a été définie de façon à ramener la surface du sol sous<br />
le niveau de la nappe, mesuré en mai 2001, et à conserver une<br />
faible épaisseur de sol au dessus de la dalle rocheuse. Ce décapage<br />
est prévu près de l’arrivée d’un ruisselet pour favoriser la mise en<br />
eau et sur une partie limitée de la mare pour diminuer les coûts<br />
d’évacuation du sédiment, et vérifier si les objectifs hydrologiques<br />
sont atteints (submersion durant quelques semaines par an, au<br />
moins pendant les années humides). Des travaux correctifs pourront<br />
être apportés si nécessaire. Comme aucun horizon de sol ne<br />
nécessite d’être conservé pour réensemencer le site, les sédiments<br />
décapés seront exportés mais déposés à faible distance pour limiter<br />
les coûts de transport. Les pentes définies sont faibles afin<br />
d’éviter l’érosion et favoriser une plus grande diversité de conditions.<br />
La surface remaniée sur ce plan est de 530 m 2 pour un volume de<br />
sédiment exporté de 115 m 3 . Le coût de l’opération est estimé à<br />
3 300 € dont environ un tiers pour le creusement et le reste pour<br />
le transport des déblais.<br />
La réalisation des travaux est prévue dans les premières semaines<br />
de 2004.<br />
Grillas P., N. Yavercovski, E. Duborper & M. Pichaud<br />
(1) Altitude relative en m de l’état initial (2) Altitude relative en m après décapage<br />
0<br />
-0,4<br />
-0,8<br />
A<br />
0 10 m 0 10 m<br />
Coupe longitudinale AA’ Coupe transversale BB’<br />
1,5<br />
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61<br />
Distance en m<br />
■ Topo 1<br />
■ ■ Topo 2<br />
■ Nappe<br />
■ Dalle<br />
Altitude relative (m)<br />
1<br />
0,5<br />
0<br />
-0,5<br />
B<br />
-1<br />
1 6 11 16 21 26 31<br />
Distance en m<br />
B’<br />
A’<br />
Carte : M. Pichaud et A. Sandoz - Station biologique de la Tour du Valat