Mares temporaires
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Les mares <strong>temporaires</strong> méditerranéennes<br />
b. Suivi hydrologique<br />
Chauvelon P. & P. Heurteaux<br />
L’établissement d’un diagnostic quantitatif du fonctionnement hydrologique<br />
d’un plan d’eau nécessite le recensement des composantes<br />
du cycle de l’eau (Fig. 36) qui interviennent dans ce fonctionnement.<br />
Une connaissance suffisante des caractéristiques géographiques<br />
et géologiques du milieu étudié et un minimum<br />
d’équipement de mesure (capacité métrologique) sont indispensables.<br />
Les caractéristiques géographiques et géologiques à connaître ont<br />
déjà été évoquées dans le Chapitre 3b.<br />
Elles s’obtiennent par une étude approfondie de tous les documents<br />
pouvant être rassemblés concernant un environnement élargi du<br />
site étudié : cartes topographiques, cartes géologiques, cartes pédologiques,<br />
vues aériennes (photos et/ou images satellitales). Ces<br />
données permettent de préciser les lignes de crête définissant le<br />
bassin versant, de calculer sa surface, d’apprécier sa topographie<br />
et sa végétation, de connaître sa lithologie (roches compactes,<br />
roches poreuses, réseaux karstiques) et d’envisager une possible<br />
intervention des eaux souterraines dans le cycle de l’eau de surface.<br />
Cette documentation facilitera l’inventaire et la description<br />
des aménagements sur le bassin versant susceptibles d’avoir une<br />
influence sur les écoulements (fossés, drains, etc.)<br />
Des précisions supplémentaires seront souvent nécessaires : levés<br />
topographiques pour préciser les courbes de niveau des cartes et<br />
pour faire la bathymétrie détaillée des plans d’eau (Encadré 51),<br />
caractérisation locale du substrat sédimentaire du fond des mares<br />
(texture, structure, stratification) et à proximité jusqu’à une profondeur<br />
au moins égale à la cote du fond des mares.<br />
La capacité métrologique concerne au premier chef le suivi de<br />
l’évolution des niveaux d’eau de la mare, la quantification des précipitations,<br />
de l’évaporation de l’eau libre et de l’évapotranspiration.<br />
Il faut rappeler que l’exploitation de matériel hydrométrique<br />
installé en un lieu public est souvent soumise au risque de vol ou<br />
de vandalisme.<br />
La mesure des niveaux (Encadré 52) doit être faite régulièrement.<br />
Leur enregistrement automatique en continu est évidemment la<br />
meilleure solution. Si l’on doit se contenter de mesures ponctuelles,<br />
deux mesures par mois semblent un minimum. Si possible,<br />
les mesures des épisodes pluvieux se feront, au plus tard, un ou<br />
deux jours après leur fin. Si l’on se cantonne à un calendrier avec<br />
des dates d’intervention fixées systématiquement au cours du<br />
temps, il y a peu de chance que les dates de visites coïncident avec<br />
des événements hydrologiques intéressants.<br />
Pour quantifier les précipitations, on utilisera le plus souvent les<br />
données des réseaux d’observation existants (Encadré 53), malgré<br />
la variabilité spatiale importante des pluies, notamment en région<br />
méditerranéenne où les précipitations orageuses prédominent.<br />
Lorsque la densité des pluviomètres est insuffisante et pour un<br />
bilan précis, la mesure sur site, c’est-à-dire à moins d’un kilomètre<br />
de distance, et à la même altitude, s’avèrera nécessaire.<br />
L’estimation des flux d’eau vers l’atmosphère (évaporation et évapotranspiration)<br />
se fera le plus souvent par le calcul à partir de<br />
données climatologiques, en utilisant des formules empiriques.<br />
92<br />
Encadré 51. La topographie et la bathymétrie<br />
La bathymétrie des mares étudiées peut être obtenue assez facilement<br />
en mode relatif, par rapport à la surface calme du plan<br />
d’eau, à une période de remplissage maximal de la mare. Il suffira<br />
pour cela d’un ruban gradué, d’une jauge de profondeur et<br />
de bonnes cuissardes.<br />
Il est conseillé d’avoir au moins 2 repères fixes au sol, alignés<br />
selon le plus grand axe de la mare : un en position “centrale” et<br />
l’autre en bordure ou sur la rive. Ces repères bien visibles (bornes<br />
de géomètre, piquets solidement enfoncés) serviront de référence<br />
pour la description géométrique du site et les suivis. Nous<br />
proposons comme base de description de mesurer ensuite les<br />
profondeurs selon 4 à 8 transects régulièrement espacés à partir<br />
de l’axe de référence matérialisé par les 2 repères au sol. Les<br />
densités de transects dans la mare et de points de mesure par<br />
transect sont très variables en fonction de la topographie : ils<br />
seront faibles sur des pentes régulières et augmenteront lorsque<br />
les pentes sont irrégulières.<br />
Pour un travail alliant précision, quantité de données et économie<br />
de temps, il est nécessaire d’utiliser du matériel de topographie<br />
professionnel. Le théodolithe électronique ou station<br />
totale, à visée laser, permet d’acquérir, avec deux opérateurs,<br />
plusieurs centaines de points par jour avec une précision centimétrique,<br />
et de récupérer les points stockés en mémoire pour<br />
une utilisation informatique directe.<br />
Certains GPS différentiels permettent d’effectuer des relevés<br />
avec une précision centimétrique, en ne monopolisant, une fois<br />
la station de référence mise en place, qu’un opérateur sur le terrain,<br />
pouvant se déplacer dans un rayon de plusieurs kilomètres<br />
autour de la référence pour effectuer le relevé de points.<br />
Ces dispositifs de mesure sont coûteux, mais des possibilités de<br />
location existent pour les deux types (environ 1 000 € la semaine<br />
pour un GPS différentiel, des locations à la journée sont possibles).<br />
Il faudra prévoir une formation de base sur leur utilisation,<br />
dispensée par les loueurs.<br />
Lorsque les budgets de fonctionnement sont limités, mais que le<br />
personnel est disponible et le temps non limitant, il est possible<br />
d’investir pour le prix d’une semaine de location, dans l’achat de<br />
matériel optique (lunette, mire, etc.) réutilisable à volonté.<br />
Chauvelon P. & P. Heurteaux<br />
Toutes nécessitent au minimum la température de l’air sous abri,<br />
et d’autres plus élaborées comme celle de Penman 293 réclament, en<br />
plus, l’humidité de l’air, le rayonnement solaire et/ou la durée d’insolation<br />
et la vitesse du vent.<br />
Peu de gestionnaires auront la possibilité de mesurer ces paramètres<br />
eux-mêmes à l’aide d’une station météorologique automatique<br />
sur leur site. Les données seront à rechercher auprès des<br />
organismes gérant des réseaux de mesures. En France, on obtiendra<br />
ces données auprès de Météo-France, de l’INRA, à titre onéreux, et<br />
éventuellement des services départementaux de l’agriculture (DDA)<br />
ou de l’équipement (DDE).<br />
L’évapotranspiration réelle (ETR) d’un couvert végétal n’est pas<br />
calculable a priori, et la méthode communément utilisée consiste<br />
à passer par l’intermédiaire d’une valeur climatique de référence :<br />
l’évapotranspiration potentielle climatique (ETP). En fonction de la<br />
disponibilité en eau du substrat, l’ETR d’un couvert végétal représentera<br />
une proportion plus ou moins grande de l’ETP.