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Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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Chapitre 5<br />

Nive<strong>au</strong>x <strong>de</strong> prévention<br />

La prévention primaire (prendre <strong>de</strong>s mesures « avant le fait accompli ») vise à réduire le risque <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> en<br />

améliorant la santé mentale d’une population. Ce type <strong>de</strong> stratégie préventive peut contrer un large éventail<br />

<strong>de</strong> problèmes soci<strong>au</strong>x ou <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé mentale et son impact positif dépasse en portée le problème<br />

du suici<strong>de</strong> (Mrazek et Haggerty, 1994). À titre d’exemp<strong>les</strong>, mentionnons un cours <strong>de</strong> préparation à la vie<br />

offert dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> compétences parenta<strong>les</strong> et la prestation <strong>de</strong><br />

services <strong>de</strong> santé mentale accessib<strong>les</strong> et efficaces offerts à une population.<br />

La prévention secondaire (intervention ou traitement précoce) a pour but d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s personnes susceptib<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r, soit avant qu’el<strong>les</strong> ne s’infligent volontairement <strong>de</strong>s b<strong>les</strong>sures ou pendant une crise suicidaire.<br />

Par exemple, on fait référence à une ligne d’écoute téléphonique, à du counselling, du soutien, ainsi que <strong>de</strong><br />

la surveillance dans le cas <strong>de</strong> personnes qui ressassent <strong>de</strong>s pensées suicidaires insistantes ou qui donnent<br />

d’<strong>au</strong>tres indications qu’el<strong>les</strong> sont à risque.<br />

La prévention tertiaire (post-intervention) centre <strong>les</strong> efforts sur <strong>de</strong>s personnes qui sont perturbées en raison<br />

d’un comportement suicidaire : cel<strong>les</strong> qui ont tenté <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r et sont à risque élevé <strong>de</strong> récidive, <strong>de</strong>s amis<br />

ou <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la famille en <strong>de</strong>uil qui sont <strong>au</strong>ssi à risque en raison d’un sentiment <strong>de</strong> détresse accrue,<br />

<strong>de</strong> morbidité psychiatrique, et cel<strong>les</strong> qui développent un comportement suicidaire. La post-intervention<br />

s’effectue souvent par le biais du counselling et d’<strong>au</strong>tres formes <strong>de</strong> soutien (Kirmayer et coll., 1994b).<br />

Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévention du suici<strong>de</strong> peuvent cibler différents nive<strong>au</strong>x : la commun<strong>au</strong>té, la famille ou la<br />

personne à risque. El<strong>les</strong> peuvent également viser diverses pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référence : <strong>les</strong> sources <strong>de</strong> vulnérabilité<br />

et <strong>de</strong> résilience dans la toute petite enfance, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vulnérabilité croissante à l’ado<strong>les</strong>cence, <strong>les</strong><br />

précurseurs immédiats du comportement suicidaire, ou la situation <strong>de</strong> crise comme telle. Ces nive<strong>au</strong>x,<br />

à leur tour, correspon<strong>de</strong>nt <strong>au</strong>x endroits <strong>les</strong> plus appropriés pour faire <strong>de</strong>s interventions : <strong>de</strong>s centres<br />

commun<strong>au</strong>taires ou dans d’<strong>au</strong>tres lieux où <strong>de</strong>s jeunes et leurs parents peuvent être joints; l’école ou d’<strong>au</strong>tres<br />

milieux où la jeunesse se rassemble; <strong>de</strong>s services soci<strong>au</strong>x ou <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé primaires, <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> santé<br />

mentale dans <strong>de</strong>s cliniques commun<strong>au</strong>taires ou <strong>de</strong>s équipes itinérantes d’intervention en cas <strong>de</strong> crise. Grâce<br />

à <strong>de</strong>s politiques spécifiques, à <strong>de</strong>s actions commun<strong>au</strong>taires structurées visant la diffusion d’informations<br />

ou <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> contact, à <strong>de</strong>s médias <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong>s interventions peuvent toucher <strong>de</strong>s commun<strong>au</strong>tés ou <strong>de</strong>s<br />

populations entières. Il y a consensus pour affirmer que <strong>les</strong> programmes conçus pour traiter plusieurs <strong>de</strong><br />

ces nive<strong>au</strong>x à la fois permettront d’atteindre <strong>les</strong> meilleurs résultats. Par ailleurs, certains types <strong>de</strong> services<br />

peuvent être plus réalisab<strong>les</strong> dans une commun<strong>au</strong>té donnée.<br />

En principe, tout ce qui favorise la réduction d’un facteur <strong>de</strong> risque ou le renforcement d’un facteur <strong>de</strong><br />

protection contribuera à prévenir un suici<strong>de</strong>. Même si, <strong>de</strong> façon générale, la recherche et la pratique<br />

mettent l’accent sur <strong>de</strong>s facteurs <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> individuel, il y a <strong>de</strong> fortes possibilités que <strong>de</strong>s facteurs <strong>au</strong> nive<strong>au</strong><br />

commun<strong>au</strong>taire et ceux rattachés à la population <strong>au</strong>ront <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces très importantes. D’<strong>au</strong>tre part, il y a<br />

une polémique dans le domaine <strong>de</strong> la prévention portant sur la question <strong>de</strong> savoir s’il f<strong>au</strong>t essayer d’avoir une<br />

inci<strong>de</strong>nce sur toute une population ou <strong>de</strong> faire du dépistage et cibler <strong>de</strong>s groupes à risque élevé (Rose, 1993).<br />

Des programmes dispensés à gran<strong>de</strong> échelle sont onéreux, peuvent ne pas joindre <strong>les</strong> personnes <strong>les</strong> plus<br />

vulnérab<strong>les</strong> et n’avoir d’effets sur quiconque. Il est également possible que <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> prévention<br />

aient <strong>de</strong>s effets négatifs, particulièrement <strong>chez</strong> <strong>de</strong>s personnes pour qui le programme en question n’a pas été<br />

adapté en fonction <strong>de</strong>s besoins spécifiques.<br />

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