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Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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Chapitre 5<br />

doit pour cette raison renforcer <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s collectivités une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> refus du suici<strong>de</strong><br />

comme solution acceptable. D’<strong>au</strong>tres options tel<strong>les</strong> que la résolution efficace <strong>de</strong>s problèmes, l’engagement<br />

<strong>au</strong>près <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té, l’action politique ou le militantisme et d’<strong>au</strong>tres formes <strong>de</strong> participation active<br />

pour protester et promouvoir le changement, sont <strong>de</strong>s solutions valab<strong>les</strong> et satisfaisantes en remplacement<br />

<strong>de</strong>s tendances <strong>au</strong>to<strong>de</strong>structrices inspirées par le désespoir et le sentiment d’impuissance. Entre <strong>les</strong> mains <strong>de</strong><br />

jeunes <strong>au</strong>tochtones, <strong>les</strong> médias peuvent se transformer en outils d’affirmation <strong>de</strong> soi ou <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s<br />

moyens d’action et <strong>de</strong> changement social.<br />

Prévention secondaire : Intervention et traitement précoces<br />

[TRADUCTION] Mon amie venait juste d’avaler une grosse poignée <strong>de</strong> pilu<strong>les</strong>. Alors je<br />

suis allé <strong>chez</strong> elle et l’ambulance arrivait — nous avons une ambulance ici — on l’a placée<br />

sur une civière et on l’a transportée à l’hôpital. Une fois rendus à l’hôpital, ils ont... bien,<br />

ils ont commencé à s’en occuper... À la fin, elle était correcte, mais j’étais fâché parce qu’il<br />

n’y avait rien en place, comme un protocole établi ou savoir ce qu’on fait après. Et j’étais<br />

réellement désappointé parce que je pensais qu’ils avaient cela. Bien, quand je suis arrivé,<br />

il y avait ici un intervenant pour la santé mentale et il avait son propre petit programme,<br />

mais il a dû partir <strong>de</strong> la réserve... et rien n’a été fait après son départ... Alors j’ai essayé <strong>de</strong><br />

trouver quelqu’un d’<strong>au</strong>tre dans la commun<strong>au</strong>té avec qui mon amie se sentirait en confiance,<br />

à qui elle pourrait parler, et il n’y avait personne. Et, en guise <strong>de</strong> post-intervention, elle n’en<br />

a même pas eu, elle n’a même pas été dirigée vers un organisme ailleurs, et c’est sa troisième<br />

tentative (jeune <strong>de</strong> Première Nation).<br />

Les équipes ou services <strong>de</strong> soutien en cas <strong>de</strong> crise permettent une intervention rapi<strong>de</strong> <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s personnes<br />

à risque imminent <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s équipes qui peuvent prévenir l’<strong>au</strong>tomutilation ou un décès (Commission<br />

royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>au</strong>tochtones, 1995). Le fait <strong>de</strong> disposer d’une telle équipe ou d’un service signifie<br />

que <strong>de</strong>s ressources humaines sont prêtes à gérer la situation <strong>de</strong> crise, <strong>de</strong> même que <strong>les</strong> suicidants ou <strong>au</strong>tres<br />

peuvent avoir accès à du soutien à long terme comprenant <strong>de</strong>s intervenants pour la santé mentale et/ou <strong>de</strong>s<br />

services dispensés par <strong>de</strong>s non-professionnels, du personnel formé et établi avant que la crise ne survienne.<br />

Ces intervenants doivent être d’accès facile et rapi<strong>de</strong> pour la prestation <strong>de</strong> services <strong>de</strong> santé mentale adaptés<br />

à la réalité culturelle, c’est-à-dire qui respectent <strong>les</strong> valeurs culturel<strong>les</strong> loca<strong>les</strong> et s’y conforment (Kirmayer<br />

et coll., 1993b). L’intervention <strong>au</strong> moment d’une situation <strong>de</strong> crise dans <strong>de</strong>s collectivités éloignées, isolées,<br />

requiert une liaison efficace avec <strong>les</strong> hôpit<strong>au</strong>x région<strong>au</strong>x et la formation <strong>de</strong> personnes pour <strong>les</strong> rendre aptes<br />

à offrir éventuellement du soutien dans chaque commun<strong>au</strong>té. Un « centre <strong>de</strong> crise » doté d’installations<br />

pour <strong>de</strong> courts séjours et <strong>de</strong>s traitements d’urgence peut s’avérer assez efficace, particulièrement si le centre<br />

est géré par <strong>de</strong>s <strong>Autochtones</strong> (Lester, 1997). Be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> prévention du suici<strong>de</strong> ont été établis<br />

<strong>au</strong> <strong>Canada</strong>; ils dispensent du counselling <strong>de</strong> première ligne, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong> l’information axée sur la<br />

promotion <strong>de</strong> la santé.<br />

Les enseignants, <strong>les</strong> travailleurs soci<strong>au</strong>x, <strong>les</strong> professionnels <strong>de</strong> la santé, le clergé, la police et d’<strong>au</strong>tres membres<br />

<strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té qui risquent d’être mis en contact avec <strong>de</strong>s personnes à h<strong>au</strong>t risque <strong>de</strong>vraient obtenir <strong>de</strong><br />

la formation ou <strong>de</strong> l’information précise se rapportant <strong>au</strong> dépistage <strong>de</strong> sujets suicidaires (Commission royale<br />

sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>au</strong>tochtones, 1995). Ce sont <strong>les</strong> proches d’une personne ayant <strong>de</strong>s intentions suicidaires<br />

qui ont le plus <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> reconnaître <strong>les</strong> « signes d’alarme » et <strong>de</strong> prendre <strong>les</strong> mesures nécessaires (qui<br />

signifieront généralement <strong>de</strong> diriger la personne vers un professionnel qualifié). Par conséquent, <strong>les</strong> parents,<br />

tout comme d’<strong>au</strong>tres membres <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té, dont <strong>de</strong>s jeunes gens, peuvent bénéficier d’une formation<br />

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