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Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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39<br />

Chapitre 3<br />

substances (psychoactives) (41 %) et <strong>de</strong>s troub<strong>les</strong> liés à un comportement perturbateur (21 %; comprenant<br />

le trouble <strong>de</strong>s conduites, le trouble déficitaire <strong>de</strong> l’attention, le trouble oppositionnel avec provocation et le<br />

trouble <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité). Environ 18 pour cent <strong>de</strong>s jeunes qui décè<strong>de</strong>nt par suici<strong>de</strong> ne manifestent <strong>au</strong>cun signe<br />

<strong>de</strong> trouble psychiatrique (Fleischmann et coll., 2005). Ce manque <strong>de</strong> manifestation peut en fait dénoter<br />

<strong>de</strong>s limitations <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du diagnostic rétrospectif ou <strong>de</strong>s problèmes cliniques ou soci<strong>au</strong>x bénins. Certains<br />

<strong>de</strong> ces jeunes peuvent avoir une histoire d’anxiété c<strong>au</strong>sée par une volonté excessive <strong>de</strong> performance et par le<br />

perfectionnisme, ajoutée à l’incapacité <strong>de</strong> bien gérer le stress et à <strong>de</strong>s bouleversements (Hawton, 1986). Ces<br />

personnes peuvent faire une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> si el<strong>les</strong> se trouvent confrontées à un échec important ou<br />

essuient un revers à l’école ou dans d’<strong>au</strong>tres activités.<br />

Des étu<strong>de</strong>s rétrospectives sur <strong>de</strong>s décès par suici<strong>de</strong> <strong>chez</strong> <strong>de</strong>s ado<strong>les</strong>cents et <strong>de</strong> jeunes adultes indiquent <strong>de</strong>s<br />

t<strong>au</strong>x élevés <strong>de</strong> troub<strong>les</strong> spécifiques variant <strong>de</strong> 43 à 79 pour cent dans le cas <strong>de</strong> troub<strong>les</strong> affectifs (dépression<br />

majeure et trouble bipolaire accompagné <strong>de</strong> dépression), <strong>de</strong> 26 à 66 pour cent dans le cas d’alcool et <strong>de</strong><br />

drogue, <strong>de</strong> 3 à 61 pour cent pour <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> conduite ou <strong>de</strong> troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> la personnalité (généralement<br />

le trouble <strong>de</strong> la personnalité limite (bor<strong>de</strong>rline) ou la personnalité antisociale); moins courant, il y a <strong>les</strong><br />

troub<strong>les</strong> schizophréniques (0-17 %) (Ryland et Kruesi, 1992; Cavanagh et coll., 2003; Brent et coll., 1994).<br />

La gran<strong>de</strong> variation <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>x correspond <strong>au</strong>x différences entre <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> critères diagnostiques, <strong>de</strong><br />

même que <strong>les</strong> limitations <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong> diagnostics à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> données rétrospectives. Une étu<strong>de</strong> faisant<br />

l’<strong>au</strong>topsie psychologique par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas-témoin <strong>de</strong> 75 jeunes gens (âgés <strong>de</strong> 18-35 ans) <strong>au</strong> Québec<br />

décédés par suici<strong>de</strong> a fait ressortir que 88 pour cent parmi eux avaient obtenu un diagnostic psychiatrique<br />

et 38,7 pour cent faisaient une dépression majeure (comparativement à 5,3 % <strong>de</strong>s cas-témoins) (Lesage et<br />

coll., 1994).<br />

Les troub<strong>les</strong> anxieux comportent également un risque important <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> (Weissman et coll., 1989). Une<br />

analyse <strong>de</strong> données provenant <strong>de</strong> US National Institute of Mental Health (NIMH), une étu<strong>de</strong> épidémiologique<br />

intitulée Epi<strong>de</strong>miologic Catchment Area Study, a révélé que <strong>de</strong>s diagnostics liés à un trouble panique ou à <strong>de</strong>s<br />

attaques <strong>de</strong> panique sporadiques sont également associés à une <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> l’idéation suicidaire et à <strong>de</strong>s<br />

tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> (Weissman et coll., 1989). Ce risque accru était indépendant <strong>de</strong> la dépression majeure<br />

ou <strong>de</strong> l’abus d’alcool coexistant. Chez <strong>de</strong>s patients ayant un trouble panique, le risque <strong>de</strong> comportement<br />

suicidaire est accru s’il y a un problème d’abus d’alcool ou d’<strong>au</strong>tres troub<strong>les</strong> psychiatriques, dont la dépression<br />

majeure ou <strong>de</strong>s troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> personnalité (Warshaw, Dolon et Keller, 2000). En outre, le trouble panique<br />

est associé à un risque accru <strong>chez</strong> <strong>de</strong>s ado<strong>les</strong>cents (Gould et coll., 1996). Des étu<strong>de</strong>s ont <strong>au</strong>ssi permis <strong>de</strong><br />

constater une association entre <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> anxieux généralisés et le syndrome <strong>de</strong> stress post-tr<strong>au</strong>matique<br />

et le suici<strong>de</strong> <strong>chez</strong> l’ado<strong>les</strong>cent, même si cette relation peut être attribuable à d’<strong>au</strong>tres troub<strong>les</strong> coexistants, y<br />

compris la dépression (Giaconia et coll., 1995; Mazza, 2000; Wun<strong>de</strong>rlich, Bronisch, et Wittchen, 1998).<br />

Approximativement 10 pour cent <strong>de</strong>s patients schizophrènes décè<strong>de</strong>nt tôt ou tard par suici<strong>de</strong> (Hawton,<br />

1987). Le moment où la personne est la plus à risque se situe à la première étape <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la maladie,<br />

généralement pendant une pério<strong>de</strong> relativement non-psychotique. Les gens <strong>les</strong> plus à risque sont ceux ayant<br />

atteint un nive<strong>au</strong> d’étu<strong>de</strong>s supérieures avant leur maladie, ce qui peut avoir donné lieu à <strong>de</strong>s attentes ou<br />

à <strong>de</strong>s ambitions plus gran<strong>de</strong>s pour l’avenir. À la différence <strong>de</strong> la situation présentant <strong>de</strong> la dépression ou<br />

d’<strong>au</strong>tres troub<strong>les</strong> affectifs, ces résultats font ressortir le besoin d’assurer un suivi sérieux, efficace, <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s<br />

personnes souffrant <strong>de</strong> schizophrénie pendant <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rémission comme cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> la rechute; dans<br />

<strong>les</strong> cas où <strong>de</strong>s patients schizophrènes ne font pas <strong>de</strong> délire, il se peut qu’on considère leur attitu<strong>de</strong> comme<br />

celle d’une personne qui jongle avec <strong>de</strong>s idées sombres et envisage un suici<strong>de</strong>. En dépit du h<strong>au</strong>t risque associé

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