Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...
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Conclusion : Mieux comprendre et prévenir le suici<strong>de</strong><br />
[TRADUCTION] D’après moi, dans un cas <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, je suppose... comme tout le mon<strong>de</strong><br />
disait, peu importe d’où on vient ou là où on est rendu, dans <strong>de</strong>s petites commun<strong>au</strong>tés, cela<br />
fait toujours be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> peine. C’est toujours tellement malheureux que quelqu’un ait eu<br />
à se suici<strong>de</strong>r. Selon moi, il y a be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> choses qu’on peut faire. Quand quelqu’un se<br />
suici<strong>de</strong>, c’est à mon avis, je pense que c’est enrageant, nous <strong>au</strong>rions pu faire quelque chose<br />
à ce sujet-là, mais disons-le, pour le jeune ou pour quelqu’un d’<strong>au</strong>tre, si on commençait<br />
par faire quelque chose <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> seulement en parler tout le temps. Peut-être, peut-être,<br />
qu’il f<strong>au</strong>drait que quelqu’un se lève et dise, hé! Nous <strong>de</strong>vons faire quelque chose (jeune <strong>de</strong><br />
Première Nation).<br />
115<br />
Chapitre 6<br />
Ce chapitre final commence par présenter un modèle qui rassemble <strong>les</strong> facteurs biologiques, psychologiques,<br />
du développement et socio-historiques contribuant <strong>au</strong> suici<strong>de</strong>, ainsi que <strong>les</strong> stratégies correspondantes pour<br />
la prévention. Ce modèle repose sur <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> recherche actuelle et il fournit un cadre <strong>de</strong> réflexion sur <strong>les</strong><br />
origines (ou c<strong>au</strong>ses) transgénérationnel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> conséquences du suici<strong>de</strong>. Ensuite, nous traitons du concept<br />
<strong>de</strong> « meilleures pratiques » en santé mentale <strong>au</strong>tochtone et <strong>de</strong> la façon dont <strong>les</strong> pratiques conventionnel<strong>les</strong><br />
doivent être modifiées pour qu’el<strong>les</strong> soient adaptées <strong>au</strong>x réalités <strong>de</strong>s collectivités et <strong>de</strong>s populations<br />
<strong>au</strong>tochtones. Puis, nous présentons un sommaire <strong>de</strong>s lignes directrices concernant <strong>les</strong> meilleures pratiques<br />
en matière <strong>de</strong> prévention du suici<strong>de</strong>. Finalement, nous expliquons dans quels domaines <strong>de</strong>s recherches plus<br />
poussées doivent être faites afin que ces trav<strong>au</strong>x servent d’assises soli<strong>de</strong>s à la prévention du suici<strong>de</strong> et à la<br />
promotion <strong>de</strong> la santé mentale <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations <strong>au</strong>tochtones.<br />
Une perspective intégrative sur le suici<strong>de</strong><br />
Les professionnels <strong>de</strong> la santé mentale ont tendance à concevoir le suici<strong>de</strong> comme un problème individuel lié<br />
à la psychopathologie personnelle ou familiale. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s indiquent que la majorité <strong>de</strong>s<br />
personnes décédées par suici<strong>de</strong> avaient un trouble psychiatrique (ce qui comprend <strong>au</strong>ssi l’abus <strong>de</strong>s substances<br />
psychoactives et <strong>de</strong>s troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> la personnalité) (Lesage et coll., 1994). Toutefois, il peut arriver que <strong>de</strong>s<br />
personnes se suici<strong>de</strong>nt parce qu’el<strong>les</strong> se trouvent prises dans une situation désespérée ou qu’el<strong>les</strong> commettent<br />
un acte impulsif, sans pour <strong>au</strong>tant souffrir d’un trouble psychiatrique précis (National Research Council,<br />
Goldsmith et Kleinman, 2002).<br />
D’après la perspective sociologique, le suici<strong>de</strong> est considéré comme la conséquence d’un vaste processus social<br />
qui englobe le fait d’être défavorisé économiquement et marginalisé, le stress créé par un changement culturel<br />
trop rapi<strong>de</strong> et plutôt coercitif et la discontinuité, la désorganisation <strong>de</strong>s structures liées à la solidarité et <strong>au</strong><br />
soutien social dans la commun<strong>au</strong>té et le fait d’être tenu à l’écart du pouvoir politique, d’être empêché d’agir.<br />
Le suici<strong>de</strong> peut <strong>au</strong>ssi se définir comme un problème spirituel, c’est-à-dire que la personne a le sentiment que<br />
sa vie est vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> sens ou qu’elle ne se sent pas touchée par <strong>de</strong>s valeurs fondamenta<strong>les</strong> qui donnent un but et<br />
une orientation dans la vie.<br />
Tout acte individuel d’<strong>au</strong>tomutilation, ou même la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> personnes touchées par l’idéation et<br />
le comportement suicidaires, ne peut s’expliquer par une seule c<strong>au</strong>se ou un facteur unique. D’où il s’ensuit<br />
qu’il n’y a pas seulement un élément d’information ou une combinaison d’éléments simple qui permet le<br />
dépistage précis <strong>de</strong>s personnes qui, à longue échéance, finiront par se suici<strong>de</strong>r (Enns et coll., 1997; Pokorny,