Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

Appendice A
la combinaison d’un certain nombre de subventions attribuées pour la prévention, il y a eu seulement 23
bénéficiaires qui ont reçu des fonds spécifiquement pour la prévention du suicide. Les activités menées
dans les villages aux fins de prévention comprennent, entre autres, de l’artisanat, des collectes de fonds, des
activités culturelles et de plein air, des activités de prévention organisationnelles, des préparatifs en cas de
crise, et de nombreuses autres en fonction de la culture autochtone distincte du village concerné.
Le CBSPP a effectué trois évaluations au cours de ses 18 ans d’histoire. La première menée en 1990 a fait
l’examen de la mise en oeuvre du programme. Parmi d’autres résultats, cette évaluation a indiqué un haut
niveau de planification dans les communautés où des projets ont été engagés et d’intégration des activités du
projet aux autres activités en cours dans la collectivité. La démarche de demande de subvention a satisfait le
personnel du projet et même des améliorations ont été apportées pour rendre cette démarche encore plus
facile et aider les villages dans le cadre de la concurrence pour l’obtention de fonds. La seconde évaluation,
réalisée en 1993, a été conçue pour évaluer si le programme atteignait ses premiers objectifs et pour examiner
le type d’incidences que le programme avait eues jusque là. Cette évaluation a permis de constater que
les résultats escomptés du programme avaient été atteints quant à la planification/conception et mise en
oeuvre. Les projets ont répondu aux besoins des communautés et ils se sont bien intégrés aux activités
existantes, consolidant par le fait même l’appui offert par le programme. Pour ce qui est des retombées des
activités, cette évaluation a fait ressortir que l’accent avait été mis sur l’acquisition de compétences en matière
de prévention du suicide et que les collectivités aux prises avec le taux le plus élevé de suicide avaient été en
fait celles ayant demandé une subvention. Toutefois, les coordonnateurs de projets ont rapporté avoir eu de
la difficulté à faire participer certains groupes à risque, dont, en particulier, les jeunes hommes.
La troisième évaluation, la plus poussée, a commencé en 1998 pour se terminer en 2003. Cette évaluation a
touché à de nombreux aspects, le premier étant l’examen de la participation communautaire et la perception
des coordonnateurs de la réussite de leur projet. Des constatations ont montré que 41 pour cent des activités
planifiées ont été réalisées et que ces pourcentages se sont stabilisés après la première année. Grâce à cette
évaluation, une base de données a été établie pour permettre de suivre de près la performance des projets
des villages à l’aide de neuf indicateurs. Les coordonnateurs ont recueilli les données. Parmi les résultats
les plus pertinents relevés au cours de la dernière année où ces indicateurs ont été mesurés, il ressort qu’un
événement culturel en moyenne par mois par village a été organisé. Au cours de toute la durée de la démarche
d’évaluation, des services d’intervention d’urgence (situation de crise) ont été dispensés à 1033 personnes.
Cette base de données a servi à analyser des séries de données externes sur des suicides menés à terme
provenant de Alaska Bureau of Vital Statistics de 1990 à 2001, de même que des données sur des tentatives
de suicide et des accidents/blessures liés à la consommation d’alcool émanant de Alaska Trauma Registry
de 1991 à 1999. En général, on a découvert que, dans le cas de suicides complétés, il y avait une tendance
à la baisse manifeste tant dans les villages ayant un projet en marche que dans ceux sans projet, quoiqu’il
faille préciser que les villages avec projet étaient au départ aux prises avec un taux de suicide plus élevé. Le
taux des tentatives de suicide et des blessures liées à la consommation d’alcool s’est accru pendant la durée
de l’évaluation. En comparant les villages ayant un projet en marche et ceux n’en ayant pas, les villages avec
projet ont indiqué un taux plus élevé de tentatives de suicide, alors que ceux sans projet ont semblé avoir
une fréquence plus grande de blessures liées à la consommation d’alcool. Une augmentation des efforts
concernant la collecte de données et des signalements provenant des centres de traumatologie au cours de la
période de l’examen ont pu influer sur ces résultats.
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