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Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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43<br />

Chapitre 3<br />

patients hospitalisés pour tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> réitérée dans <strong>les</strong> trois mois suivant un épiso<strong>de</strong> initial, il ressort<br />

que ces personnes ont une faible tolérance <strong>de</strong> frustration, un locus <strong>de</strong> contrôle interne et une image <strong>de</strong><br />

soi/<strong>au</strong>toperception d’impuissance (Sakinofsky et Roberts, 1990; Sakinofsky et coll., 1990). Les réitérants<br />

ont également <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> leur caractère un sentiment d’hostilité dirigée vers l’extérieur. Par ailleurs, il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> données probantes indiquant que la létalité a tendance à s’accroître à chaque tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong><br />

successive (van Egmond et Diekstra, 1990).<br />

Des patients qui font <strong>de</strong> multip<strong>les</strong> tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> non mortel<strong>les</strong> peuvent se distinguer <strong>de</strong> ceux qui font<br />

une seule ou seulement quelques tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> mettant réellement la vie en danger. Dans le premier<br />

cas, <strong>les</strong> cliniciens considèrent que ces personnes ont <strong>de</strong>s troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> personnalité (généralement le trouble<br />

<strong>de</strong> personnalité limite) et qu’el<strong>les</strong> ont tendance à commettre <strong>de</strong>s tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> comme gestes <strong>de</strong> colère<br />

ou mesures spectaculaires, radica<strong>les</strong>, pour s’exprimer <strong>de</strong> façon un peu calculée et manipulatrice (Dingman<br />

et McGlashan, 1988). Par contre, on ne peut faire fi du risque <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> <strong>chez</strong> <strong>de</strong>s patients souffrant <strong>de</strong><br />

troub<strong>les</strong> <strong>de</strong> la personnalité étant donné qu’ils courent be<strong>au</strong>coup plus <strong>de</strong> risques que la population générale<br />

<strong>de</strong> décé<strong>de</strong>r par suici<strong>de</strong> (Paris, Brown, et Nowlis, 1987; Tanney, 1992).<br />

Consommation d’alcool et <strong>de</strong> substances psychoactives<br />

[TRADUCTION] La principale raison expliquant pourquoi <strong>de</strong>s suici<strong>de</strong>s arrivent, c’est<br />

l’alcool et <strong>les</strong> drogues... Mais je suis du genre <strong>de</strong> personne à vouloir ai<strong>de</strong>r et je suis frustrée<br />

parfois. Comme, par exemple, je me fâche contre <strong>les</strong> parents. J’imagine qu’on <strong>de</strong>vient<br />

adulte <strong>de</strong> façons différentes, et je me mets en colère à c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> l’alcool et <strong>de</strong>s drogues qui<br />

continuent [à être consommés] dans notre commun<strong>au</strong>té... si une personne est sobre, c’est<br />

si différent... on voit toute la bonté en elle. On sait que [ces personnes] ont du potentiel,<br />

el<strong>les</strong> ont la sagesse... Mais si el<strong>les</strong> boivent et prennent <strong>de</strong>s médicaments d’ordonnance, c’est<br />

complètement différent. J’avais une bonne amie, elle est une vraie bonne mère, elle est une<br />

vraie bonne personne à qui parler. Elle aime ses enfants, mais si elle boit... elle <strong>de</strong>vient<br />

différente et j’ai tendance à m’éloigner d’elle... à c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> l’alcool, pour moi c’est la raison – Je<br />

n’aime pas l’alcool (adulte <strong>de</strong> Première Nation).<br />

La consommation d’alcool et d’<strong>au</strong>tres substances intoxicantes est souvent un facteur contributif <strong>au</strong> suici<strong>de</strong><br />

pour bien <strong>de</strong>s raisons. L’alcool et d’<strong>au</strong>tres neurodépresseurs agissant <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du système nerveux central<br />

peuvent diminuer <strong>les</strong> inhibitions, <strong>au</strong>gmenter l’impulsivité et intensifier <strong>les</strong> émotions négatives (p.ex.,<br />

tristesse, dépression, colère et anxiété). De plus, ils peuvent <strong>au</strong>ssi décroître <strong>chez</strong> une personne la peur<br />

<strong>de</strong> mourir et la capacité d’envisager <strong>les</strong> conséquences <strong>de</strong> ses actes. Pris en même temps que <strong>de</strong>s drogues<br />

ou <strong>de</strong>s médicaments, l’alcool peut accroître la létalité <strong>de</strong> médicaments en vente libre et <strong>de</strong>s médicaments<br />

d’ordonnance ou <strong>de</strong>s drogues dont la consommation fait souvent office <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>. À l’occasion,<br />

il arrive que <strong>de</strong>s gens ayant bu sans avoir l’intention sérieuse <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r commettent impulsivement<br />

une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> alors qu’ils sont en état d’ébriété. La fréquence <strong>de</strong> la consommation d’alcool<br />

et la quantité consommée sont <strong>au</strong>ssi un facteur. Chez un échantillon représentatif <strong>au</strong>x États-Unis, on<br />

a constaté que <strong>de</strong>s buveurs excessifs étaient plus susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> décé<strong>de</strong>r par suici<strong>de</strong> que <strong>les</strong> buveurs<br />

occasionnels ou modérés (OR=1,64; 95 % CI=1,16-2,33) (Kung et coll., 1998).<br />

La consommation d’<strong>au</strong>tres substances psychoactives peut <strong>au</strong>ssi être associée <strong>au</strong> risque <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> ou<br />

contribuer à la suicidabilité. Une étu<strong>de</strong> <strong>au</strong>près d’élèves <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> secondaire <strong>au</strong> Texas a montré que<br />

l’alcool, la marijuana, la cocaïne et <strong>les</strong> stéroï<strong>de</strong>s étaient associés à un risque accru <strong>de</strong> tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>

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