Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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Chapitre 6
d’intervention intensive. Ce centre peut être doté de personnel composé d’aidants non professionnels et
de « grands frères » ou de « grandes soeurs » ayant accès au besoin à des professionnels pour les aider.
4) Accessibilité immédiate à des services d’urgence-crise pour des personnes à risque aigu. Ces services
de secours doivent non seulement répondre aux besoins des jeunes en détresse eux-mêmes, mais aussi
à ceux des réseaux familiaux et sociaux (Stewart, Manion et Davidson, 2000). Thérapie familiale et
interventions du réseau social qui correspondent aux valeurs centrées sur la famille et la communauté
de beaucoup d’Autochtones (Thompson, Walker et Silk-Walker, 1993).
5) Établissement de services d’évaluation et d’intervention destinés aux parents des jeunes à risque (p.ex., des
interventions individuelles, adressées au couple ou à la famille, axées sur la consommation de substances
psychoactives, la violence familiale, les effets ou séquelles des expériences vécues au pensionnat, les
transplantations, etc.).
Il peut s’avérer difficile d’offrir ces services d’une façon continue dans des collectivités éloignées. L’application
de la télésanté peut compenser les limitations de ressources locales ( Jong, 2004; Muttit, Vigneault et Loewen,
2004), de même que l’instauration d’équipes régionales d’intervention en cas de crise capables d’appuyer les
gens de la communauté et d’oeuvrer en collaboration avec eux (Debruyn et coll., 1988).
Post-intervention
Il y a grand besoin d’un suivi régulier auprès de la famille et des amis qui ont vécu la perte par suicide afin
d’identifier et d’aider les personnes à risque de suicide. Comme le tissu des relations sociales est serré dans
les collectivités autochtones et de nombreux jeunes sont aux prises avec des situations difficiles semblables,
le suicide survient souvent en série. Par conséquent, il est impératif d’établir une équipe d’intervention en
cas de crise apte à intervenir s’il y a épidémie de suicides. Cette mesure peut être prise localement et l’équipe
formée peut obtenir le cas échéant l’assistance d’une équipe régionale dotée de ressources additionnelles
(Debruyn, Hymbaugh et Valdez, 1988). Les centres aux États-Unis, U.S. Centers for Disease Control and
Prevention ont élaboré des lignes directrices en matière d’intervention communautaire dans le cas de séries
de suicides (O’Carroll et coll., 1988). En bref, voici ce que ces lignes directrices proposent :
1) Une collectivité devrait revoir ces recommandations et élaborer son propre plan avant l’apparition d’une
série de suicides.
2) L’intervention en situation de crise devrait mobiliser tous les secteurs concernés de la communauté :
i) un comité de coordination formé de personnes préoccupées ou concernées provenant de l’école, de
l’Église, des services de santé, du gouvernement, du maintien de l’ordre (police), des aidants, etc.; et
ii) un organisme hôte qui assurerait la coordination des réunions, de la planification et l’intervention
comme telle pendant la période de crise.
3) Des personnes ressources communautaires pertinentes devraient être identifiées, notamment l’hôpital,
les services médicaux d’urgence, l’école, le clergé, les groupes de parents, la ligne d’écoute et d’aide pour
les personnes à risque de suicide, les étudiants, la police, les médias et les représentants d’organismes qui
ne siègent pas au comité de coordination.