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Suicide chez les Autochtones au Canada - Fondation autochtone de ...

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Chapitre 5<br />

a indiqué qu’un jeune sur trois avait consulté <strong>les</strong> services <strong>de</strong> santé primaires pendant le mois précédant<br />

son décès (Boothroyd et coll., 2001). Cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> et d’<strong>au</strong>tres recherches semblent faire ressortir<br />

l’importance <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> santé primaires comme point central ou siège <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification et du traitement<br />

<strong>de</strong> personnes à risque <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>.<br />

Il existe donc <strong>de</strong>s données probantes démontrant directement et indirectement que la prestation <strong>de</strong> services<br />

<strong>de</strong> santé mentale peut réduire le nombre <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>s (Rutz, 2001). Une partie <strong>de</strong> la diminution observée<br />

<strong>chez</strong> la population <strong>de</strong>s États-Unis <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années du t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> a été attribuée à <strong>de</strong><br />

meilleurs traitements <strong>de</strong> la dépression à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x médicaments antidépresseurs (Gould et coll.,<br />

2003; Olfson et coll., 2003).<br />

Même si <strong>les</strong> personnes décédées par suici<strong>de</strong> peuvent avoir consulté un mé<strong>de</strong>cin dans <strong>les</strong> semaines ou <strong>les</strong> mois<br />

précédant l’événement, el<strong>les</strong> n’ont pas parlé ouvertement <strong>de</strong> leur intention <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> cette visite médicale<br />

(Isometsa et coll., 1995). Par conséquent, il y a nécessité d’acquérir <strong>les</strong> compétences et connaissances<br />

spécialisées pour établir un rapport et déceler <strong>les</strong> signes <strong>de</strong> dépression et <strong>de</strong> désespoir (American Psychiatric<br />

Association, 2003). Malheureusement, be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> spécialistes (cliniciens) en soins <strong>de</strong> santé primaires ne<br />

sont pas suffisamment formés à cet égard et ils ne se sentent pas assez compétents pour diagnostiquer et<br />

traiter un comportement suicidaire.<br />

Bon nombre d’étu<strong>de</strong>s ont indiqué que, dans le cas où <strong>de</strong>s cliniciens avaient reçu <strong>de</strong> la formation concernant<br />

la reconnaissance <strong>de</strong>s signes avertisseurs, l’intervention et la prévention en matière <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong><br />

suici<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> avait diminué (Gould, 2003). Il y a <strong>de</strong>s attestations démontrant qu’un<br />

programme d’une journée <strong>de</strong> formation peut <strong>au</strong>gmenter significativement la capacité <strong>de</strong>s omnipraticiens<br />

à reconnaître la détresse psychologique et l’idéation suicidaire <strong>chez</strong> <strong>les</strong> jeunes, mais cette compétence <strong>de</strong><br />

base s’avère insuffisante pour modifier la conduite à tenir <strong>de</strong>vant ces troub<strong>les</strong> (Pfaff, Acres et McKelvey,<br />

2001). Des vérifications <strong>de</strong> la pratique qui évaluent la performance <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins en fonction <strong>de</strong> directives<br />

établies peuvent prolonger l’effet visé; <strong>de</strong> plus, le fait d’avoir <strong>de</strong> la formation suffisante en interventions et du<br />

personnel <strong>de</strong> soutien contribuerait, semble-t-il, à assurer un traitement efficace. Dans le cadre <strong>de</strong> certaines<br />

étu<strong>de</strong>s, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s gens décédés par suici<strong>de</strong> prenaient <strong>de</strong>s antidépresseurs, ce qui laisse entendre<br />

qu’ils n’avaient pas été traités adéquatement (Henriksson, Boethius et Isacsson, 2001).<br />

Il est parfois mentionné que <strong>de</strong>s personnes ayant traversé <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>au</strong>ssi diffici<strong>les</strong> et ayant survécu<br />

possè<strong>de</strong>nt la connaissance nécessaire pour ai<strong>de</strong>r d’<strong>au</strong>tres. Alors que <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> cette nature peuvent<br />

permettre d’acquérir <strong>de</strong> la sagesse, <strong>de</strong> la compassion et une meilleure compréhension, el<strong>les</strong> ne contribuent pas<br />

nécessairement à lui donner <strong>les</strong> qualifications requises pour ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s personnes suicidaires. Effectivement,<br />

il y a <strong>de</strong>s arguments probants démontrant que, si un conseiller a fait dans le passé une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>,<br />

cette expérience personnelle peut nuire même s’il est bien formé à sa capacité d’intervenir efficacement<br />

<strong>au</strong>près <strong>de</strong> ses clients (Neimeyer, Fortner et Melby, 2001). Manifestement, il y a nécessité d’assurer une<br />

formation efficace, <strong>de</strong> l’encadrement et du soutien <strong>au</strong>x aidants oeuvrant dans <strong>de</strong>s milieux cliniques, dans <strong>de</strong>s<br />

services <strong>de</strong> lignes d’assistance spécialisées en gestion <strong>de</strong> crise ou d’<strong>au</strong>tres sources d’ai<strong>de</strong>.<br />

Dans <strong>les</strong> collectivités éloignées, il peut s’avérer difficile <strong>de</strong> fixer une rencontre avec <strong>de</strong>s professionnels en<br />

santé mentale. Également, il peut être extrêmement aidant <strong>de</strong> maintenir un contact <strong>de</strong> longue durée avec<br />

<strong>de</strong>s patients ayant été hospitalisés (Mott et Bostrom, 2001). Après une crise aiguë ou une hospitalisation,<br />

le simple fait <strong>de</strong> communiquer avec la personne touchée peut contribuer à lui transmettre un message<br />

puissant, à lui exprimer qu’on se soucie d’elle, qu’on est sensible à sa douleur et qu’on l’accompagne. Ce mo<strong>de</strong><br />

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