Cabinet JMN CONSULTANT - Impact monitoring of Forest ...

aphia), les tubercules sauvages (ignames, Dioscorophyllum), les feuilles (Gnetum africanum
et G.buccholzianum (Koko, Nkalé)), les écorces, les champignons, les chenilles, termites, les
larves de palmiers raphia ou les escargots de forêt (Achatina spp.).
La cueillette se fait par ramassage des fruits tombés, par abattage ou par écorçage des arbres
(exemple : ngbwö, ngouga chez les Baka). La cueillette se fait souvent en même temps que la
chasse, le chasseur récoltant sur son chemin. Certains produits de la forêts rentrent dans la
construction des habitations. L’approvisionnement en bois de chauffe se fait, soit dans la forêt
à partir d’arbre mort et sec, soit dans les jachères.
Les feuilles de Marantacées (emballage) font l'objet d'une commercialisation très régulière
tout au long de l'année, alors que les champignons (Termitomyces, girolles, pleurotes, ...) très
prisés, ne le sont que très épisodiquement au cours des saisons des pluies.
L’exploitation des ressources forestières apporte aux Pygmées et plus particulièrement aux
femmes, des revenus appréciables. Pendant la période de maturation des fruits d’amandes de
péké (Irvingia gabonensis) par exemple, en pleine récolte, une femme Pygmée, aidée de ses
enfants, peut vendre pour 4 à 5.000 Fcfa/jour d’amandes de péké. Ce revenu forestier direct
équivaut au revenu obtenu par un Pygmée auprès d’un propriétaire Bantou après une
quinzaine de jours de travaux pénibles en plantations vivrières ou cacaoyères (défrichage,
entretien, récolte ; 300 Fcfa/jour).
Plusieurs ménages rencontrés pendant notre étude au niveau des localités de Koumela,
Mambélé, Yenga et des villages situés dans la partie Sud de l’UFA nous ont fait remarquer
que l’UFA 10015 constitue une réserve importante en produits de cueillette (fruits et ignames
sauvages) et en espèces médicinales.
Monsieur Andou Martin, tradipraticien Baka au campement Bottolo 24 explique que le nord de
l’UFA 10015 est assez riche en plantes médicinales à l’instar du ngbwô en baka ou leko en
Bangando, essence dont les écorces sont largement utilisées pour soigner les maux de ventre
et bien d’autres maladies. « C’est cette partie de l’UFA qui abrite nos excursions de saison
sèche». Il souligne que cette forêt demeure très riche en raison des difficultés d’accès surtout
en période de crue, période pendant laquelle il est difficile de franchir la rivière à l’aide d’une
pirogue artisanale. Pendant cette période qui peut durer un à deux mois, les activités de pêche
se développent autour de la rivière Bek, très riche en ressources halieutiques.
Au niveau de la partie Sud de l’UFA, les incursions paysannes sont presque permanentes sur
toute l’année. Les populations de l’axe Moloudou-Ndongo y pratiquent leurs activités de
subsistance (cueillette et chasse).
Sur le plan culturel, cette forêt abrite certains sites culturels où les rites traditionnels Baka de
saison sèche se produisent, mais il ne nous a pas été possible d’obtenir des précisions sur la
localisation de ces sites.
L'artisanat, limité à la construction des habitats traditionnels, fait appel à bon nombre de
matériaux végétaux (liens, tresses, cloisons, poteaux, toits). Quelques activités de vannerie au
rotin recensées dans les secteurs de Salapoumbé et Yenga ont très peu d’opportunités
commerciales.
Pour ce qui est des autres ressources naturelles, très peu de données renseignent sur leur
exploitation et il demeure difficile d’évaluer leurs impacts directs/indirects sur
l'environnement socio-économique (revenus, retombées locales) et naturel (chasse
commerciale, grand braconnage, envasement des marécages et cours d'eaux).
24 Campement situé à 3 Km de la rivière Boumba.
JMN Consultant Etude d’impact environnemental de l’UFA 10015 - CIBC 51