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Bulletin de liaison etd'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Özeti<br />

.û.moue 21 FtVRIER 2002<br />

Du Pr()che-Qrientà l'Irak, les Eu~op~ensconfrontés<br />

au rôle p~épondérant <strong>de</strong> l'Amérique<br />

les Quinze sont d'accord' pour rejeter la tentation <strong>de</strong> l'unilatéralisme <strong>de</strong> Washington<br />

mais peinent à élaborer une stratégie commune<br />

BRUXELl.ES<br />

<strong>de</strong> notre bureau européen<br />

Javier Solana, haut représentant<br />

européen pour la politique extérieure<br />

et <strong>de</strong> sécurité, se rendra sous<br />

peu au Proche-Orient «pour faire<br />

comprendre awe parties concernées<br />

quelle est la position <strong>de</strong> l'Union européenne»<br />

pour sortir le processus<br />

<strong>de</strong> paix israélo-palestinien <strong>de</strong> l'impasse.<br />

Ru<strong>de</strong> tâche, que la réunion<br />

<strong>de</strong>s ministres européens <strong>de</strong>s affaires<br />

étrangères, lundi 18février, n'a<br />

pas aidé à clarifier. Il est plus facile<br />

aux Quinze d'être au diapason<br />

pour réagir à la propension grandis- .<br />

sante <strong>de</strong> l'administration américaine<br />

à se tourner vers l'unilatéralîsme:<br />

face à la vision d'un mon<strong>de</strong><br />

partagé entre «bons » et<br />

«méchants », les Européens ont<br />

beau jeu <strong>de</strong> réclamer une analyse<br />

plus sophistiquée <strong>de</strong>s relations<br />

internationales.<br />

Les commentaires qui se multiplient<br />

<strong>de</strong>puis quelques jours dans<br />

les capitales européennes vont<br />

dans le même sens: les .Quinze ne<br />

, sont pas prêts à se laisser entraîner<br />

dans une escala<strong>de</strong> militaire, contre<br />

l'Irak ou d'autres pays assimilés à<br />

cet « axe du Mal » dénoncé par le<br />

prési<strong>de</strong>nt George W. Bush. Mais<br />

les Européens sont confrontés au<br />

rôle déterminant <strong>de</strong> l'Amérique.<br />

Au Proche-Orient, les idées européennes<br />

pour rompre avec l'approche<br />

sécuritaire du gouvernement<br />

d'Ariel Sharon, au profit d'une stra~<br />

«Attaquer<br />

<strong>de</strong>s soi-disant UEtats<br />

voyous", ce n'est pas<br />

la même chose que<br />

la lutte antiterroriste ..<br />

JosÉ MARIA AZHAR<br />

tégie plus politique passant par la<br />

proclamation d'un Etat palestinien<br />

et, selon les propositions françaises,<br />

par la tenue d'élections dans<br />

les territoires palestiniens, n'ont<br />

aucune chance d'aboutir sans<br />

l'aval <strong>de</strong> Washington.<br />

S'agissant <strong>de</strong> l'Irak, les Européens<br />

ne veulent pas accepter la<br />

logique américaine consistant à<br />

diaboliser tel ou tel Etat mais, sur<br />

le fond, ils ne sont pas en désaccord<br />

avecl'idée d'accentuer la pression<br />

sur Bagdad. Lerefus du manichéisme<br />

a été réaffirmé par José<br />

Maria Aznar dans une interview à<br />

l'hebdomadaire Der Spiegel:<br />

« Dans la lutte contre le terrorisme,<br />

a souligné le chef pu gouyernement<br />

espagnol, il ne doit pas y avoir<br />

<strong>de</strong> division au sein <strong>de</strong> la coalition<br />

internationale. Mais attaquer <strong>de</strong>s<br />

prétendus" Etats voyous" [terme uti-<br />

. lisé, à Washington, pour désigner<br />

l'Ir3.k,l'Iran, la Corée du Nord, la<br />

Ubye...], d'où émanerait la menace,<br />

n'est pas la même chose que la lutte<br />

antiterroriste. »<br />

Même sentiment à Berlin, où le<br />

porte-parole du gouvernement a<br />

souligné que l'Allemagne « ne peut<br />

concevoir que les Etats-Unis puissent<br />

souhaiter l'aventure » en Irak.<br />

pourtant, comme l'a rappelé lundi<br />

Josep Piqué, le ministre espagnol<br />

<strong>de</strong>s affaires étrangères, dont le<br />

pays assume la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

l'Union, «tous les pays européens<br />

sont convaincus que l'Irak doit respecter<br />

à la lettre lès résolutions <strong>de</strong><br />

l'ONU, et donc accepter le retour<br />

<strong>de</strong>s inspecteurs chargés du désarme-<br />

. ment sur son terntoire ». «Il n'y a<br />

rien à 'négocier [avec Bagdad] :<br />

l'Irak doit laisser les contrôleurs <strong>de</strong><br />

l'ONU tramiller librement », a confirmé<br />

Hubert Védrlne. La France<br />

est soucieuse <strong>de</strong> ne pas <strong>de</strong> nouveau<br />

prêter le flanc à <strong>de</strong>s critiques<br />

quant à ses liens réputés privilégiés<br />

avec l'Irak, et elle estime,<br />

d'autre pärt, que la tension dans<br />

les relations transatlantiques doit<br />

laisser place à un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> relations<br />

plus serein.<br />

« Colin Powell est sous pression: il<br />

. est attaqué, il répond... C'est un<br />

échange viril entre amis », a estimé<br />

le ministre français. « Ilfaut absolument<br />

que nous ayons <strong>de</strong>s liens étroits<br />

avec les Etats-Unis, et que nous renforcions<br />

le partenariat transatlantique,<br />

a résumé Josep Piqué, mais<br />

cela ne signifie aucunement que<br />

nous ayons toujours les mêmes opinions<br />

sur tous les sujets. » Plusieurs<br />

diplomates européens soulignent<br />

que Colin Powell est dans une<br />

situation minoritaire, voire marginale,<br />

à Washington, et que ce n'est<br />

pas le moment d'accroître ses difficultés.<br />

Est-ce un raisonnement qui<br />

vaut pour Ie" Proche-Orient? Toujours<br />

est-il que les Quinze. semblent<br />

mesurer à la fois l'ampleur<br />

<strong>de</strong>s résistances qui se manifestent<br />

dans la région face à leurs «idées »<br />

pour ramener la paix, et l'étendue<br />

<strong>de</strong> leurs propres divergences.<br />

A Caceres, il y a huit jours, ils<br />

étaient allés un peu vite en besogne<br />

pour annoncer une quasi-unanimité<br />

dans leurs rangs en faveur<br />

<strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> relancer le processus<br />

<strong>de</strong> paix sur une base politique.<br />

Depuis, Jack Straw et Joschka<br />

Fischer se sont rendus dans la<br />

région. Le premier s'est peu ou<br />

prou aligné sur les positions américaines<br />

en insistant sur la priorité<br />

qui doit être accordée aux questions<br />

sécuritaires, et le second, lundi,<br />

est allé dans le même sens:<br />

« Rien ne bougera sans un cessez-lefeu,<br />

a-t-ilrépété. C'est une précondition<br />

à toutes les autres idées. »<br />

Ceciexpliquant cela, la prési<strong>de</strong>nce<br />

espagnole s'est empressée <strong>de</strong><br />

souligner qu'il n'a jamais été question<br />

d'un quelconque « plan <strong>de</strong><br />

paix» <strong>de</strong>s Européens. Ainsi, les<br />

«lignes directrices éventuelles pour<br />

une politique <strong>de</strong> l'Union européenne<br />

au Moyen-Orient », ce document<br />

révisé <strong>de</strong> celui qui avait été présenté<br />

à Cacerespar la prési<strong>de</strong>nce espagnole<br />

ne constitue qu'un

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