Bulletin de liaison etd'information - Institut kurde de Paris
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Revue <strong>de</strong> Presse-Press. Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Özeti<br />
Depuis novembre, une campagne a<br />
étéJancée en ce sens par les étudiants<br />
, kur<strong>de</strong>s à l'université et auprès <strong>de</strong>s parents<br />
d'élèves. La réaction du pouv()ir ,a<br />
été très ferme: plus <strong>de</strong> 500ö interpella-,<br />
tions et plusieurs dizaines d'arrestations.<br />
Et pour le premier ministre Bü.<br />
lent Ecevit le~choses sont cIaires : «Une<br />
éducation en kur<strong>de</strong> est inacceptable.<br />
Elle n'est tout simplement pas<br />
possible. »<br />
Les bonnes affaires<br />
<strong>de</strong> l'armée turque<br />
Istanbul :<br />
<strong>de</strong> notre correspondant<br />
Inauguré il y a un an, l'aéroport<br />
international d'Istanbul Sai<br />
biha Gökçen dispose d'un terminal<br />
superbe, d'équipements<br />
, ultramo<strong>de</strong>rnes et d'un personnel<br />
tout sourire. Mais, au tableau<br />
<strong>de</strong>s départs, <strong>de</strong>ux vols seulement<br />
sont affichés. «Nous ne ferons<br />
pas forcément tout <strong>de</strong> suite<br />
les projùs escomptés », concè<strong>de</strong><br />
Dursum Ali Ercan, direeteur <strong>de</strong><br />
l'organisme qui a commandité le<br />
, projet Si l'aéroport est un fiasco,<br />
, l'armée turque sera la première<br />
à en pâtir: c'est elle qui en a assuré<br />
le financement, les bénéfices<br />
éventuels <strong>de</strong>vant apporter<br />
<strong>de</strong>s ressources supplémentaires<br />
à une institution militaire déjà<br />
bien nantie.<br />
L'aéroport Sabiha Gökçen<br />
n'est qu'un exemple parmi<br />
d'autres. L'un <strong>de</strong>s cinq premiers<br />
groupes Industriels et financiers<br />
du pays est d'ailleurs détenu par<br />
les 180 000 officiers <strong>de</strong>s forces<br />
armées turques. Une situation<br />
unique au mon<strong>de</strong>.<br />
taires reste secret A l'occasion<br />
du vote du budget 2001, un député<br />
s'est ,aperçu' que l'essentiel<br />
d'une ligne <strong>de</strong>.crédtt dénommée<br />
« autres dépPillies >~ét.àit<strong>de</strong>stiné<br />
A priori, la part <strong>de</strong>s dépenses à l'armée. « 1l en a toujours été<br />
publiques affectées à la défense ainsi », lui a platement expliqué<br />
n'a rien d'extraordinaire: au- le ministre <strong>de</strong>s Finances. Certour<br />
<strong>de</strong> 10 % du budget <strong>de</strong> l'État, tains parlementaires estiment<br />
" , qu'un tiers <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong><br />
et ce <strong>de</strong> maniere a peu pres l'État reviennent à l'institution<br />
constante <strong>de</strong>puis 1994. Mais ce militaire.<br />
n'est que Iapar1ievisible <strong>de</strong>l'ice-<br />
Pesant <strong>de</strong> tout son poids sur<br />
berg. b d diad' les dépenses comme sur la vie<br />
Un tiers du u get e e- publique, l'armée est présente<br />
tense est affecté aux dépenses<br />
d'équipement, mais les mili-' dans l'économie grâce à une ins-<br />
,takes peuvent puiser dans le titution unique en son genre :<br />
Foftds <strong>de</strong> soutien à l'industrie <strong>de</strong> Oyak. Fondé en 1961, au len<strong>de</strong>défense<br />
qui; pour l'année 2000, ~~~t d;o~~e~~e~~~~~a~~É~~<br />
a cOnsenti une rallonge <strong>de</strong> 35 % pouvoir, le Fonds <strong>de</strong> pension <strong>de</strong>s<br />
sur les crédits d'équipement Ce forces armées (Oyak) est une<br />
fonds, qui a déboursé 92 % <strong>de</strong>s holding qui coiffe 26 sociétés<br />
710 millions d'euros <strong>de</strong>.l'aéro- " employant 12 500 personnes.<br />
port Sabiha Gökçen, ne figure Son principal fonds <strong>de</strong> roulepas<br />
au budget <strong>de</strong> l'État Le FMI ment: la sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 180000 omentendait<br />
le faire supprimer ciers qui ont l'obligation d'y afavant<br />
d'accor<strong>de</strong>r son ai<strong>de</strong> finan- feeter 10% <strong>de</strong> leurs revenus.<br />
cière mais les militaires ont tenu<br />
bon. '<br />
Présent dans l'automobile en<br />
Le total <strong>de</strong>s dépenses mili- ~ciation avec Renault, dans le<br />
. petrole en partenariat avec Elf<br />
I<br />
ou dans les assurances avec<br />
L'armée a assure'<br />
~,legroupearend~public,à<br />
. 1automne 2001, certains <strong>de</strong> ses<br />
lefinancement ,résul~ts, po.ur la pre~è~e fois<br />
d l<br />
" . d' <strong>de</strong>pUIS quarante ans. SI Ion en<br />
e aeroport Istanbul' croltceschiffres,Oyakn'aguère<br />
été affecté par la plUsgrave crise<br />
qui frappe le pays <strong>de</strong>puis 1945.<br />
Selon son PDG, Coskun Ulusay,<br />
le groupe n'a aucune <strong>de</strong>tte<br />
et a même majoré ses profits <strong>de</strong><br />
50 % en un an. Fer <strong>de</strong> lance <strong>de</strong><br />
sa structure financière, Oyakbank<br />
s'est même<br />
payé le luxe <strong>de</strong> reprendre<br />
plusieurs<br />
<strong>de</strong>s banques nationalisées<br />
en 2001<br />
pour leur éviter la<br />
faillite et récemment<br />
cédées au<br />
titre <strong>de</strong> la restructuration du secteur.<br />
Oyak est exempté <strong>de</strong>s taxes<br />
d'accises, <strong>de</strong> l'impôt sur l'entreprise,<br />
sur les transactions<br />
comme sur les bénéfices et<br />
autres revenus ...<br />
Facette ~riginale du capitalisme<br />
« à la turque », Oyak est<br />
aussi représentatif d'un état<br />
d'espi'it. Ouverture <strong>de</strong>s militaires<br />
sur la vie civile. disent les<br />
optimistes ; militarisation <strong>de</strong> la<br />
vie économique, répon<strong>de</strong>nt les<br />
pessimistes. L'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />
campagnes <strong>de</strong> publicité d'Axa-<br />
Oyak semble donner raison aux<br />
inquiets : les initiales <strong>de</strong> l'entreprise,<br />
AD, se détachaient en<br />
lettres capitales sur <strong>de</strong>s affiches<br />
nanties d'un unique slogan :<br />
« Gar<strong>de</strong>-à-vous! » Il y a eu plus<br />
subtil.<br />
E.R.<br />
Le patronat, moteur<br />
<strong>de</strong> la démocratisation<br />
Istanbul :<br />
<strong>de</strong> notre correspondant<br />
« Le drapeau <strong>de</strong> la liberté est<br />
porté par la bourgeoisie! » C'est<br />
en citant Karl Marx qu'Ishak AIaton<br />
avait défrayé la chronique en<br />
1995. Certes, ie prési<strong>de</strong>nt du<br />
conseil d'administration et fondateur<br />
du groupe Alarko est atypique:<br />
une réputation sa.pstache<br />
au pays <strong>de</strong> la corruption, .affichant<br />
ses préférences socialesdémocrates<br />
et son appartenance<br />
à la communauté juive, il n'est<br />
pas, représentatif du patronat <strong>de</strong><br />
Turquie ... Il incarne rune <strong>de</strong> ses<br />
principales tendances : celle qui<br />
entend libéraliser politiquement<br />
le pays et ne craint pas <strong>de</strong> l'affirmer<br />
haut et fort<br />
Le bureau d'Ishak Alaton ne<br />
ressemble pas à celui du das-<br />
,sique « b~esman » turc. Le dé-<br />
Il est difficile <strong>de</strong> travailler'<br />
honnêtement en Turquie<br />
corUm lourd et protocolaire où le<br />
maître reçoit généralement du<br />
haut d'une petite estra<strong>de</strong> a été<br />
remplacé par <strong>de</strong>s meubles<br />
simples. Sur les étagères, Le Capital<br />
<strong>de</strong> Karl Marx côtoie les professions<br />
<strong>de</strong> foi <strong>de</strong> Margaret Thatcher<br />
ou <strong>de</strong> George Soros. La<br />
véritable richesse du lieu, c'est sa<br />
vue imprenable sur le Bosphore.<br />
En contrebas <strong>de</strong> l'ancien hôpital<br />
transformé en siège <strong>de</strong> la S. A.<br />
Alarko, les cargos, pétioliers et<br />
.autres « vapur » défilent vers la<br />
pointe du Sérail. Au loin, les coupoles<br />
et minarets <strong>de</strong> la vieilleville<br />
se découpent dans le contre-jour<br />
du crépusCule.<br />
« Le capitalisme turc est caractérisé<br />
par sa corruption endémique<br />
». assène d'entrée le<br />
patron d'Alarko, qui a monté un'<br />
groupe employant 7 000 personnes,<br />
présent dans le BTP,<br />
l'énergie, le tourisme, l'agroalimentaire,<br />
comme à l'exportation.<br />
« C'est malheureux à dire<br />
mais la corruption est telle en<br />
Turquie qu'il est difficile d'y travaüler<br />
quand on est honnête ».<br />
déplore Ishak A1aton.<br />
Dénoncer la corruption dans<br />
un pays où, selon diverses<br />
étu<strong>de</strong>s, elle renchérit tout investissement<br />
<strong>de</strong> 20 à 30 %. reste<br />
dans les attributions' attendues<br />
du patronat. « Il y a quelques<br />
milliers <strong>de</strong> personnes qui s'arrogent<br />
le droit <strong>de</strong> dire « l'État c'est<br />
moi» alors qu ;elles sont coupées<br />
du peuple et <strong>de</strong> ses attentes. explique<br />
encore le patron d'Alarko,<br />
c'est pourquoi/ai beaucoup travaillé<br />
à la désignation d'un médiateur<br />
dans les rapports que<br />
nous avions remis en 1995. »<br />
Cette année-là, ia Tüsiad, Je<br />
Me<strong>de</strong>f turc, rendait publics ses<br />
premiers rapports. Démocratisa-<br />
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