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SANS FAMILLE

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Lorsque nous arrivâmes au pont qui fait communiquer laBastide avec Bordeaux, Vitalis n’avait pas eu le temps de répondreà la centième partie des questions que je voulais lui adresser.Jusque-là nous n’avions jamais fait long séjour dans les villesqui s’étaient trouvées sur notre passage, car les nécessités denotre spectacle nous obligeaient à changer chaque jour le lieu denos représentations, afin d’avoir un public nouveau. Avec descomédiens tels que ceux qui composaient « la troupe de l’illustresignor Vitalis », le répertoire ne pouvait pas en effet êtrebien varié, et quand nous avions joué le Domestique de M. Joli-Cœur, la Mort du général, le Triomphe du juste, le Maladepurgé et trois ou quatre autres pièces, c’était fini, nos acteursavaient donné tout ce qu’ils pouvaient ; il fallait ailleurs recommencerle Malade purgé ou le Triomphe du juste devant desspectateurs qui n’eussent pas vu ces pièces.Mais Bordeaux est une grande ville, où le public se renouvellefacilement, et en changeant de quartier, nous pouvionsdonner jusqu’à trois et quatre représentations par jour, sansqu’on nous criât, comme cela nous était arrivé à Cahors :– C’est donc toujours la même chose ?De Bordeaux, nous devions aller à Pau. Notre itinérairenous fit traverser ce grand désert qui, des portes de Bordeaux,s’étend jusqu’aux Pyrénées et qu’on appelle les Landes.Bien que je ne fusse plus tout à fait le jeune souriceau dontparle la fable et qui trouve dans tout ce qu’il voit un sujet d’étonnement,d’admiration ou d’épouvante, je tombai, dès le commencementde ce voyage, dans une erreur qui fit bien rire monmaître et me valut ses railleries jusqu’à notre arrivée à Pau.– 111 –

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