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SANS FAMILLE

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Cette jolie petite Lise serait ma sœur.Dans mes rêves enfantins j’avais plus d’une fois imaginéque je retrouverais mon père et ma mère, mais je n’avais jamaispensé à des frères et à des sœurs.Et voilà qu’ils s’offraient à moi.Ils ne l’étaient pas réellement, cela était vrai, de par la nature,mais ils pourraient le devenir de par l’amitié : pour cela iln’y avait qu’à les aimer (ce à quoi j’étais tout disposé), et à mefaire aimer d’eux, ce qui ne devait pas être difficile, car ils paraissaienttous remplis de bonté.Vivement je dépassai la bandoulière de ma harpe de dessusmon épaule.– Voilà une réponse, dit le père en riant, et une bonne, onvoit qu’elle est agréable pour toi. Accroche ton instrument à ceclou, mon garçon, et le jour où tu ne te trouveras pas bien avecnous, tu le reprendras pour t’envoler ; seulement tu auras soinde faire comme les hirondelles et les rossignols, tu choisiras tasaison pour te mettre en route.La maison à la porte de laquelle nous étions venus nousabattre dépendait de la Glacière ; et le jardinier qui l’occupait senommait Acquin. Au moment où l’on me reçut dans cette maison,la famille se composait de cinq personnes : le père qu’onappelait père Pierre ; deux garçons, Alexis et Benjamin, et deuxfilles, Étiennette, l’aînée, et Lise, la plus jeune des enfants.Lise était muette, mais non muette de naissance ; c’est-àdireque le mutisme n’était point chez elle la conséquence de lasurdité. Pendant deux ans elle avait parlé, puis tout à coup, unpeu avant d’atteindre sa quatrième année, elle avait perdu– 319 –

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