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SANS FAMILLE

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Il fallait donc nous diriger vers Clermont.En venant de Paris à Varses, j’avais commencé l’instructionde Mattia, lui apprenant à lire et lui enseignant aussi les premierséléments de la musique, de Varses à Clermont, je continuaimes leçons.Soit que je ne fusse pas un très-bon professeur, – ce qui estbien possible, – soit que Mattia ne fût pas un bon élève, – ce quiest possible aussi, – toujours est-il qu’en lecture les progrès furentlents et difficiles, ainsi que je l’ai déjà dit.Mattia avait beau s’appliquer et coller ses yeux sur le livre,il lisait toutes sortes de choses fantaisistes qui faisaient plusd’honneur à son imagination qu’à son attention.Alors quelquefois l’impatience me prenait et, frappant surle livre, je m’écriais avec colère que décidément il avait la têtetrop dure.Sans se fâcher, il me regardait avec ses grands yeux doux,et souriant :– C’est vrai, disait-il, je ne l’ai tendre que quand on cognedessus : Garofoli, qui n’était pas bête, avait tout de suite trouvécela.Comment rester on colère devant une pareille réponse ? Jeriais et nous reprenions la leçon.Mais en musique les mêmes difficultés ne s’étaient pas présentées,et dès le début Mattia avait fait des progrès étonnants,et si remarquables, que bien vite il en était arrivé à m’étonnerpar ses questions ; puis après m’avoir étonné, il m’avait embar-– 511 –

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