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SANS FAMILLE

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– Mattia, réponds-moi en toute sincérité, franchement,sans ménagement pour moi, sans peur ; tu ne dormais pas cettenuit ? tu as vu ?Il tint ses yeux baissés, et d’une voix étouffée :– Je ne dormais pas, dit-il.– Qu’as-tu vu ?– Tout.– Et as-tu compris ?– Que ceux qui vendaient ces marchandises ne les avaientpas achetées. Ton père les a grondés d’avoir frappé à la porte dela remise et non à celle de la maison ; ils ont répondu qu’ilsétaient guettés par les policemen.– Tu vois donc bien qu’il faut que tu partes, lui dis-je.– S’il faut que je parte, il faut que tu partes aussi, cela n’estpas plus utile pour l’un que pour l’autre.– Quand je t’ai demandé de m’accompagner, je croyais,d’après ce que m’avait dit mère Barberin, et aussi d’après mesrêves, que ma famille pourrait nous faire instruire tous les deux,et que nous ne nous séparerions pas ; mais les choses ne sontpas ainsi ; le rêve était… un rêve ; il faut donc que nous nousséparions.– Jamais !– Écoute-moi bien, comprends-moi, et n’ajoute pas à monchagrin. Si à Paris nous avions rencontré Garofoli, et si celui-cit’avait repris, tu n’aurais pas voulu, n’est-ce pas, que je restasse– 662 –

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