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SANS FAMILLE

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Alors regardant ses vêtements souillés de charbon et déchirésçà et là :– Le fait est que nous sommes mis comme des princes.Notre souper ne dura pas longtemps.– Garçon, me dit-il l’oncle Gaspard, tu coucheras avecAlexis.Puis, s’adressant à Mattia :– Et toi, si tu veux venir dans le fournil, nous allons voir àte faire un bon lit de paille et de foin.La soirée et une bonne partie de la nuit ne furent pointemployées par Alexis et par moi à dormir.L’oncle Gaspard était piqueur, c’est-à-dire qu’au moyend’un pic, il abattait le charbon dans la mine ; Alexis était sonrouleur, c’est-à-dire qu’il poussait, qu’il roulait sur des railsdans l’intérieur de la mine, depuis le point d’extraction jusqu’àun puits, un wagon nommé benne, dans lequel on entassait lecharbon abattu ; arrivée à ce puits, la benne était accrochée à uncâble qui, tiré par la machine, la montait jusqu’en haut.Bien qu’il ne fût que depuis peu de temps mineur, Alexisavait déjà cependant l’amour et la vanité de sa mine : c’était laplus belle, la plus curieuse du pays ; il mettait dans son récitl’importance d’un voyageur qui arrive d’une contrée inconnue etqui trouve des oreilles attentives pour l’écouter.D’abord on suivait une galerie creusée dans le roc, et, aprèsavoir marché pendant dix minutes, on trouvait un escalier droitet rapide ; puis, au bas de cet escalier une échelle en bois, puis– 408 –

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