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SANS FAMILLE

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que je devais obéir ; en même temps un mouvement de sa mainme rassura : il n’y avait rien à craindre.Alors, sans répliquer, je me mis en route derrière Barberin.La distance est longue de notre maison au village : il y en abien pour une heure de marche. Cette heure s’écoula sans qu’ilm’adressât une seule fois la parole. Il marchait devant, doucement,en clopinant, sans que sa tête fît un seul mouvement, etde temps en temps il se retournait tout d’une pièce pour voir sije le suivais.Où me conduisait-il ?Cette question m’inquiétait, malgré le signe rassurant quem’avait fait mère Barberin, et pour me soustraire à un dangerque je pressentais sans le connaître, je pensais à me sauver.Dans ce but, je tâchais de rester en arrière ; quand je seraisassez loin, je me jetterais dans le fossé, et il ne pourrait pas merejoindre.Tout d’abord, il se contenta de me dire de marcher sur sestalons ; mais bientôt, il devina sans doute mon intention et meprit par le poignet.Je n’avais plus qu’à le suivre, ce que je fis.Ce fut ainsi que nous entrâmes dans le village, et tout lemonde sur notre passage se retourna pour nous voir passer, carj’avais l’air d’un chien hargneux qu’on mène en laisse.Comme nous passions devant le café, un homme qui setrouvait sur le seuil appela Barberin et l’engagea à entrer.– 34 –

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